Cactus
18/01/2006
Ma star de petite fille commence à parler. Elle dit Maman; Miam quand on sort un petit pot du frigo; tèè pour tiens; et depuis peu cactus pour n’importe quelle plante verte.
Cela tombe plutôt bien car j'avais envie de vous parler de mon cactus car je viens de découvrir le blog de Thomas qui se pose des questions essentielles* : « N’ayant pas de passion particulière à faire partager, effrayé par la tâche colossale qu’un journal intime demande, pensons à Lamiel, j’ai cherché, sans vraiment y parvenir, un compromis. Un journal (intime) consacré à un objet de mon quotidien – en l’occurrence, une fleur, sa vie, sa mort… »
J’aime bien cette idée de blog végétal et au cas où je devrais tenir un journal horticole et végétatif, je choisirais bien sûr mon cactus. C'est une bestiole assez incroyable que j'ai sauvé de la mort et qui visiblement m'a pris en affection car il fleurit sans cesse et croît de manière peu croîable et luxuriante pour un cactus à tiges succulentes de cette variété. Il a même pris une forme exubérante (ce n'est pas le cactus de la photo.)
Je vous invite à suivre la vie du bégonia de Thomas mais je ne tiendrai pas le journal de mon cactus parce que d'une part je sens bien que mon cactus ne vous intéresse guère et d'autre part j'aime trop papillonner et papillonner sur un cactus c'est une technique, croyez-moi.
*L'existence précède l'essence qui elle-même précède la dégénérescence.
5 commentaires
Lisant avec déception votre élégante révérence, mais bien décidé à continuer d’évoquer les incipit (je ne vous ferai pas l’affront de vous demander si vous avez déjà eu entre les mains le livre d’Aragon publié chez Skira : Comment j’ai appris à écrire ou les incipit), je me retrouve nez à nez avec votre cactus.
Il semble ne pas manquer de piquant, et à cette évocation, j’entrevois les descriptions que cela aurait pu nous valoir. Un exemple parmi d’autre : à la manière des Exercices de style de Queneau, 99 ouvertures de roman pastichant nos grands hommes, avec pour motif, au hasard, l’amour de Rodrigue pour une Chimène toute en épines, l’avarice d’Eugénie refusant que son cactus en cède aucune, un cactus à la place de la madeleine pour un longtemps je me suis piqué de bonne heure, votre charmante bambine découvrant qu’un cactus ça pique, en guise de Zazie à l’assaut de la capitale, peu importe.
Pour ne pas abuser de votre patience, un incipit en guise de salutations :
« Elles allaient d’un village à l’autre, et dans chacun (ou du moins ce qu’il en restait) d’une maison à l’autre, parfois une ferme en plein champ qu’on leur indiquait, qu’elles gagnaient en se tordant les pieds dans les mauvais chemins, leurs chaussures de ville souillées d’une boue jaune que l’une des deux sœurs parfois essuyait maladroitement à l’aide d’une touffe d’herbe, tenant de l’autre main son gant noire, penchée comme une servante, parlant d’une voix grondeuse à la veuve qui posait avec impatience à son pied sur une pierre ou une borne, la laissant faire tandis qu’elle continuait à scruter avidement des yeux le paysage, les prés détrempés, les champs que depuis cinq ans aucune charrue n’avait retournés, les bois où subsistait ici et là une tache de vert, parfois un arbre seul, parfois seulement une branche sur laquelle avaient repoussé quelques rameaux crevant l’écorce déchiquetée. »
Cette interminable première phase ouvre… L’Acacia de Claude Simon. (La monomanie me guette.)
J’avoue humblement mon ignorance de ce livre d’Aragon que je vais essayer de me procurer séance tenante. Ayant passé dans ma jeunesse beaucoup de temps avec les intégrales, les dérivés, les matrices, la mécanique, l’électricité et ensuite en compagnie de milliards de zéros et de uns éparpillés entre les pattes de puces Intel… en matière de littérature, je suis un autodidacte, j’ai donc des lacunes et même pire… je n’ai jamais appris à écrire.
J’ai déjà posté mon prochain incipit pour demain soir.
Une bonne idée cet exercice de style, on peut penser au consul faisant l’ascension du volcan pour trouver ce cactus peyotl hallucinogène ou le petit Ferdinand découvrant un mystérieux cactus dans le passage Choiseul, renommé « des berésinas », on pourrait encore construire sur ce poème d’Aragon tiré de Absent de Paris :
O cactus de l'exil parfum des orangers
Pour un peu de vin blanc je donnerais ces palmes
Ce soleil sans pardon cette mer toujours calme
Où le nuage et moi nous sentons étrangers.
Le champs est immense. Mais si je n’ai pas l’intention d’évoquer mon cactus sur mon blog, je dois dire qu’en ce moment ma vie ne manque pas d’épines donc d’inspiration, mais pour un temps, je garderai secret mes exercices de style.
Vous n’abusez pas de ma patience et je vous remercie pour cet incipit de l’Acacia tortueux qui lui aussi a des épines. Et merci de ne pas nous avoir fait deviner la source ce qui n'aurait pas amélioré mon score.
Dis-moi comment faire fleurir des cactus! Ils fleurissent à quelle saison les tiens? Les laisses-tu dehors une partie de l'année? Leur donnes-tu de l'engrais l'hiver?
Les miens ne fleurissent jamais :-(
Le cactus est une vraie petite merveille!
Franchement je ne suis pas un spécialiste, j'ai simplement trouvé à la Migros (en Suisse) un engrais pour cactées et orchidées qui fait merveille particulièrement sur un qui était en train de mourir et qui s’est mis à croître et à faire des fleurs. Il faut bien sûr des cactus à fleurs comme ceux-ci qui ressemblent au mien: http://www.zeledi.com/public/Photography/BestOf/Cactus%20et%20fleurs%2058.JPG.html
Les 4 vivent à l'intérieur. Je les ai choisis petits et j'en ai changé un de pot. Un jour je mettrai des photos.
Ben alors, j'utilise le même engrais de la même Migros!
Selon la photo, il s'agit de cactus blancs?
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