Internet Romance -26-
21/08/2005
Nicolas, de retour de son périple de six semaines à travers l’Europe, pose deux semaines et demie de congé, de fin décembre à début janvier, pour cause de mariage. Son solde de vacances est archi-négatif, me voilà convoqué par le département des ressources humaines. Avec un peu de difficulté, je leur dore gentiment la pilule. Par French, on apprend que Mary-Ann démissionne de TKN Australie et va venir vivre en Europe. Le mariage est maintenant un secret de polichinelle. Elle avoue, par-dessus le marché, avoir vendu son piano tout neuf et quelques autres babioles. Même les plus sceptiques doivent bien se rendre à l’évidence : l’idylle continue.
Par French, on suit un peu les préparatifs. J’ai mon feuilleton personnel par e-mail et en plus, je rattrape mon retard du tour d’Europe en lisant, par épisode et parfois dans le désordre, le drôle de journal de Nicolas. Je me demande comment il arrivait à faire tout ça. Il prend beaucoup sur ses heures de bureau. Avec la date et l’heure des fichiers, je suis bien placé pour le savoir. Avec tout ça, mon travail aussi part à vau-l’eau, je consigne méticuleusement tous les éléments de cette histoire dans mon répertoire D:perso/romance.
Chéri,
Faux espoir. Ce n’était que retard des mes règles. (…) J’ai trouvé un pasteur (un prêtre ?) anglican qui agréera de nous marier. Entre toi Catholique et moi Science Chrétienne cela fera un moyen (average). Mes amis de la SC ont accepté de venir dans ce temple. S’ils n’auraient pas voulu, je ne sais pas comment je pouvais faire. Ce n’était pas possible à l’imaginer pour moi. Tom n’est pas trop (tellement) content. Honte sur lui. S’il ne voudra pas venir au temple, pour moi, ce sera dommage mais pas trop sérieux quand même.
Mi-novembre, avec Nicolas, les discussions du soir, au Trianon, ont repris. Il me raconte le passage en Vendée, chez les parents, la famille… Il était très fier de présenter sa belle. Il me dit que le contact a été excellent, que ses parents aiment déjà beaucoup Mary, « À part peut-être, le problème de la langue, bien compréhensible ! » Par Louise, je savais que le séjour n’avait pas été facile pour Mary-Ann, que l’accueil lui avait paru un peu forcé. Choc des cultures malgré les tonnes de bonne volonté réciproque.
Difficile d’être plus amoureux, plus aveuglé que ne l’était Nicolas à cette époque. Fort de mes deux mariages, je lui suggérais de ne pas accepter toutes les fantaisies de sa belle, de faire un peu de résistance. Il m’affirmait que c’était bien lui qui portait le pantalon. Moi, par les courriels, je voyais bien qu’il était en train de céder sur tous les terrains. Ils discutaient des bagages de Mary-Ann à envoyer en Europe, canapé, fauteuils, machine à laver. Nicolas avait tout ce qu’il fallait chez lui mais elle voulait ses affaires à elle, il ne restait donc plus à Nicolas qu’à négocier un bon prix pour le transport. Il décrochait son téléphone et il négociait, docilement.
2 commentaires
Il s'en fou Nicolas, il est amoureux.
Une erreur de frappe à la quatième ligne. "Ded" pour "des".
Tu en as plus c'est certain mais se sont de grands timides. Je suis triste pour ceux qui sont passés à côté de cette belle histoire sans la lire.
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