Internet Romance -4-
26/07/2005
Totalement séduit par French, Nicolas est très vite entré dans le vif des débats. Quelques jours plus tard, il connaissait, mieux que moi, tous les protagonistes. Il avait repéré les amateurs de musique, déploré le faible niveau général en mathématique et en physique. Il me prenait à partie sans cesse comme si j’étais le grand modérateur, le démiurge responsable de la marche de French. Puis, parmi tous les participants, il a vite remarqué Mary-Ann, sans doute à cause de leur goût commun pour la musique classique. Et pour une autre raison…
Nicolas et son rapport aux filles, un sujet complexe. Peu de solution dans l’espace réel. Il y fallait French et son potentiel d’imaginaire. Malgré ses presque quarante ans, Nico est resté un grand adolescent immature. Avec les femmes, il perd tous ses moyens, il devient tout miel, gentil, obséquieux. Dans notre groupe de Divas, Nicolas était un bon sujet de conversation. Nous étions rompus aux hypothèses les plus hardies sur sa sexualité. Il y avait la théorie de Vincent, mon bras droit, qui prétendait que Nico était impuissant. Sylvie, la belle Sylvie, notre pin-up, affirmait : « C’est un homo, j’en suis certaine, un homo caché. Le genre qui n’ose même pas se l’avouer à lui-même. C’est enfoui, très profond, ça vient de l’enfance… C’est typique ces manières là. Typique, je te dis ! » Sylvie est une langue de vipère mais ses arguments étaient convaincants. Je pensais à Pierre, un très bon ami de Belle-île, notoirement homo. C’est vrai qu’avec les femmes, ils avaient des traits de comportement communs. Des manières, comme disait Sylvie.
Homo ou pas, Nico cherchait une femme à tout prix. Après deux ou trois bières, il confiait que, s’il ne trouvait pas l’âme sœur très prochainement sa vie serait ratée. Pendant ce temps, en Australie, à Sydney, une petite fille de trente ans, Mary-Ann, trouvait sa vie bien triste, elle voulait un enfant, des enfants. Trente ans, pour elle c’était la limite, si elle ne trouvais pas un homme pour satisfaire son projet, sa vie était ratée. Ces deux vies que Mary-Ann et Nicolas croyaient bientôt ratées, c’est l’histoire d’Internet Romance. Entre ces deux âmes esseulées French allait devenir un trait d’union.
7 commentaires
J'aime bien le "une petite fille de trente ans".
Moi, j'aime pas les histoires qui finissent mal et la tienne ne présage rien de bon...
Ah... Faut voir...
"French", "Mary-Ann"... C'est un roman patriotique à l'usage des Anglo-Saxons ?
"Prucheraie" est en ligne:
http://legardemots.tooblog.fr/?2005/07/28/307-prucheraie
Anglo-Saxons? Thierry ne soit pas aussi étroit. Ce roman se passe dasn une multi-nationale. Le forum s'appelle French parce qu'il rassemble des gens de différentes cultures autour du français. Des gens dont la langue véhiculaire au travail est l'anglais, comme chez Airbus, EADS, Neslé, ABB, Thomson, Renault et plein dautres entreprises franco-europèenne. Ce n'est pas parce que Germinal se passe dasn le nord que c'est un hymne à la culture et au patriotisme nordiste.
Oui, mais Marianne, quand même...
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