Statistiques
19/06/2005
Chronique de la ressource -3-
The Human Resource Weekly Chronicle
Dans sa vie professionnelle ou sentimentale, l’homme moderne n’a plus de droit à l’erreur. Depuis la haute antiquité, il se plaignait de ne pas avoir d’outils fiables pour prendre de bonnes décisions, certes, il y avait l’horoscope et les voyantes, mais cela ne lui donnait pas toutes satisfactions. Alors, il a inventé les statistiques.
Grâce à elles, l’homme peut tout savoir sur tout. Il savait déjà qu’il vaut mieux être riche et en bonne santé que pauvre et malade. Après enquête, l’institut Ipsos nous révèle, le journal des RHs le relate : Si vous êtes une femme handicapée, obèse et chauve de plus de cinquante ans ayant des enfants en bas âge, vos chances de trouver un boulot sont réduites à presque rien. Maintenant qu’elle est au courant, la femme en question, quelle se débrouille pour trouver une solution. Moi ? Heu non, je suis désolé, mais en ce moment, je suis très pris. Je dois m’occuper de mes homosexuels de petite taille. C’est beaucoup de travail. Non madame, voyez plutôt un conseiller ANPE.
Les statistiques remontent à Pascal qui prédisait les chances de gains au jeu. Avant les euros, on disait un pascal (500FF) pour la banque, cent sous pour le joueur. Ça n’a pas changé. Après Pascal, il y a eu Mendel, un moine autrichien qui cultivait des légumineuses. D’après Mendel si vos deux parents sont jaunes et ridés vos chances d’être jaune et ridé sont aussi fortes qu’était faible la chance de la femme précitée de trouver un travail décent. Là, je sens que j’ai largué un grand groupe de lecteurs. C’est tout le problème avec les statistiques ! Il ne faudrait publier que des statistiques très simples, comme le faisait Charlie-Hebdo : « Un pape sur trois croit en Dieu ». Mais cela pose le problème de l’échantillon.
L’échantillon, c’est la clé du sondage donc des statistiques. C’était déjà le cas avec l’homme ancien. S’il voulait savoir si les gens mangeaient à leur faim, il interrogeait ses quinze enfants, sa femme, la grand-mère, la vieille tante. La réponse était unanime : « on crève la dalle ! » Ceci contredisait diamétralement les statistiques du château, là-bas, ils se plaignaient d’indigestion. A qui se fier !
Grâce à Pascal, Mendel, Gauss… sans oublier Poisson… Denis Poisson (1781-1850), statisticien français. Sa spécialité, à Poisson, c’était les files d’attente. C’est à cause de Poisson que les files s’étirent et se raccourcissent sans logique apparente. Poisson lui savait pourquoi. Le malheur c’est que Poisson est mort avec son secret. C’est pourquoi vous prenez toujours la mauvaise caisse au supermarché, celle qui ne raccourcit jamais.
Grâce à tous ces grand savants et aux nouvelles TIC, l’homme peut désormais, chaque matin, lire dans son journal tout en fumant sa pipe, quel avenir se présente à lui, statistiquement parlant. Il lit cela sur des camemberts multicolores découpés en tranches inégales. Il suffit de trouver la bonne tranche. C’est un homme blanc, stressé, il travaille douze heures par jour, il passe quarante minutes dans la salle fumeur, hétérosexuel, il fait l’amour deux fois par semaine ainsi qu’une partie de squash le mardi et le samedi. Il ne fait jamais d’infidélité à sa raquette, il arrive que sa femme lui fasse la gueule et sa maîtresse est une femme très prise. D’après les tranches de camemberts ses chances de trouver un job mieux rémunéré sont plutôt bonnes, ses chances de divorce et d’infarctus aussi.
Rien ne va plus dans le monde de la ressource…
3 commentaires
Personnellement, je préfère, les camenbers, du trivial poursuit. il faut mieux, apprendre sur les autres, que, apprendre sur soi. (pour la ponctuation, ce n'est, qu'un clin d'oeil).
Fred de Mai
Tu connais le "Carnet pérecophile" ? Regarde mes liens.
Je ne connais pas mais je m'y pointe de ce clic.
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