Credo
01/06/2020
Aujourd'hui, lundi de pentecôte, ascension des Crêts d'eau ou Credo (pour ceux qui croa-croa) avec Hervé, Isabelle et Catherine après un longue balade hier à la Croix Biche, on est monté au Crêt de la Goutte. Attention, à la descente, il ne faut pas rater le chemin des Gardes sous peine d'une longue promenade en forêt. Hervé et moi, somme des spécialistes des détours longs et compliqués.
A part ça, petit retour au Paradis terrestre avec Alexandre :
Le bonheur date de la plus haute antiquité. (Il est quand même tout neuf, car il a peu servi.) Il se composait de pommes, de poires et de scoubidous ; le lapin jouait avec le boa, le vison s’approchait d’Eve sans crainte, le tigre mangeait de la laitue ; un soleil neuf brillait à travers les palmiers qui se balançaient comme de lents éventails ; au premier plan, tout particulièrement soigné, de hautes rhubarbes élevaient leurs panicules au-dessus de vastes feuilles sinueuses ; bref, c’était le Paradis terrestre. L’homme ne sut pas le garder.
Il s’en lassa très vite. Il le perdit tout de suite par sa curiosité : il aime mieux savoir qu’être heureux.
Depuis il court après, en brouette, en auto, en fusée, autour de la Lune. Il ne le rattrapera pas (le bonheur court bien plus vite).
Il peut arriver, tout au plus, dans quelque square municipal, qu’un rayon de soleil, se posant sur le mouflon corse entre le cèdre et le marronnier, au milieu d’une pelouse parfaite, fasse vivre l’homme un bref instant dans un faux souvenir de l’Eden.
Le bonheur était l’apanage d’un jardinier qui n’avait pas de curiosité ; c’est une race complètement perdue.
(Dernières nouvelles du bonheur - La Montagne – 23 août 1966)
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