Durée de vie
15/01/2019
La question qui taraude les hommes depuis la plus haute antiquité :
Est-il possible de repousser la mort ?
On peut toujours essayer. D’ailleurs la médecine réussit pas mal ce siècle dernier et même de mieux en mieux*.
On verra peut-être des Jeanne Calment en plus grand nombre dans un proche avenir, encore faut-il laisser vieillir les jeunes centenaires et même les cent-disnaires (30 en France actuellement) encore 10 ou 20 ans. Ceci dit, de bons médecins et une bonne hygiène de vie ne garantissent rien du tout, c’est pourquoi je vous recommande une autre piste…
Le sociologue américain David Phillips, s'est intéressé à la question de savoir s'il était possible de repousser le moment de son décès. Il a analysé des registres de mortalité imposants afin de traiter statistiquement la question. Voilà une démarche à encourager. Il se posait la question de savoir si les gens mourrait moins dans l’attente d’une fête, d’une célébration. Est-il possible que l’on se retiennent de mourir juste avant ces dates ?
Pour répondre à cette question, David Phillips s'est intéressé à une fête chinoise, le nouvel an, qui a l'avantage de changer de date chaque année, et garantit des résultats plus objectifs. L'analyse qu'il publia en 1990, fondée sur les registres de décès chinois, aboutit à des résultats spectaculaires : le taux de mortalité chute de plus d'un tiers avant la fête et augmente de la même façon immédiatement après !
Résultats confirmé en 1992 en les élargissant aux autres fêtes religieuses. Les chercheurs constatèrent sur des milliers de cas que si les juifs ne se gênent pas pour mourir durant les fêtes chrétiennes et réciproquement, les uns et les autres se retiennent de le faire, statistiquement, trente jours avant leurs fêtes confessionnelles.
Il existe d'autres situations sociales où l'on n'a pas intérêt à mourir. Par exemple si l'on a contracté une rente viagère. Nous avons tous en tête le film de Pierre Tchernia où le personnage joué par Michel Serrault déjoue tous les pronostics en devenant centenaire après avoir vendu sa maison en viager. Or cette situation n'est pas si fictionnelle qu'il y paraît : deux économistes américains, Tomas Philipson et le Prix Nobel Gary Becker, ont montré en 1998 que ceux ayant choisi la rente viagère avaient plus de chances de s'accrocher à l'existence.
Des chercheurs australiens ont montré en 2006 que lorsque les droits de succession ont été abolis dans leur pays en 1979, on a enregistré un nombre anormalement bas de décès dans la semaine qui a précédé cette mesure, alors que les décès sont repartis à la hausse immédiatement après. Les vieillards ont attendu pour mourir de le faire dans de meilleures conditions fiscales.
Certains diront que c’est reculer pour mieux sauter. Mais ils ont peut-être tord.
En effet si on organisait des fêtes tous les trois jours, ceci pourrait permettre de reculer indéfiniment l’envie de mourir. Un peu comme le piston dans un moteur à explosion, un tour tout les trois jours, ou deux si nécessaire. Bref, à mettre au point.
* Essayer aussi la méthode Coué: "Je vais de mieux en mieux"
4 commentaires
Si tu invites E. Macron à ton dernier repas, tu peux envisager de repousser le départ de 6 heures. il sait captiver ! c'est ton Mélenchon qui doit faire la tronche. Et imagine si Macron avait eu des hologrammes dans toutes les régions de France entouré des maires ! Ah il a bien eu tord de refuser mes conseils.
Grande nouvelle que t'a caché la presse du pouvoir. On trouve à Talensac des lisettes. Extra ! rare. Et d'une fraîcheur...
PARA ENTONCES
Quiero morir cuando decline el día,
en alta mar y con la cara al cielo;
donde parezca sueño la agonía,
y el alma, un ave que remonta el vuelo.
No escuchar en los últimos instantes,
ya con el cielo y con el mar a solas,
más voces ni plegarias sollozantes
que el majestuoso tumbo de las olas.
Morir cuando la luz, triste, retira
sus áureas redes de la onda verde,
y ser como ese sol que lento expira:
algo muy luminoso que se pierde.
Morir, y joven: antes que destruya
el tiempo aleve la gentil corona;
cuando la vida dice aún: «soy tuya»,
aunque sepamos bien que nos traiciona.
Manuel Gutiérrez Nájera, 1887
Je vais essayer de traduir un poète mexicain (Manuel Gutiérrez Nájera), que mon père aimait beaucoup. Il récitait souvent cette poême mais... il n´est pas mort très "jeune". Il avait 90 ans. Voilà:
Pour alors...
Je veux mourir lorsque le jour décline,
en haute mer et le visage au ciel
quand l'agonie ressemble un rêve
et l'âme un oiseau qui remonte le vol
Ne pas écouter aux derniers instants,
déjà moi seul avec le ciel et la mer
plus de cris ni supplications sanglotantes
mais le cahot majestueux des vagues
Mourir quand la lumière, triste, retire
ses réseaux d'or de l'onde verte,
et être comme le soleil qui lent il expire :
quelque chose très lumineux qui se perd.
Mourir et jeune : avant que le temps infâme
détruisez la gentille couronne;
Lorque la vie nous dit: je suis encore a toi,
Même si on sait três bien qu'elle nous trahit.
Saludos, Ana
Merci ana pour ce merveilleux poème et bravo pour l'effort de traduction. J'ai trouvé ici une version française que je ne peux pas coller htttps://books.google.es/books?id=q95YDwAAQBAJ&pg=PT317&lpg=PT317&dq=je+veux+mourrir+quand+manuel+najera&source=bl&ots=Z86lD6kz98&sig=ACfU3U07uKbUr2KT_fmkJHg0i3Sy4URsIw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjTtYeLxITgAhVOvxoKHSNLAX8Q6AEwCnoECAUQAQ
Merci a toi Joel, je n´ai pas pu trouver la versión française mais... je suis contente que le poème t´a plu et que, peut-être, que ma traduction, elle n´est pas tellement épouvantable. Merci encore :)
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