Fesses
18/09/2018
J'ai parlé de Laborit ici ou là sur ce blog. Je trouve ce texte. Lire la fin "J’ai souvent l’impression, en voyant vivre mes contemporains, qu’ils présentent généralement leurs fesses de la même façon aux plus agressifs et aux plus dominateurs. "
Pourtant même quand on contrôle les mâles dominants où qu'on limite leur action, arrivent les courtisans et les spécialistes du marketing qui sournoisement nous en mettent plein les fesses en prétendant nous faire jouir... et on a plus de peine encore à résister à la jouissance potentielle qu'à la domination, on a encore moins de stratégie d'évitement.
La droite considère l’homme comme foncièrement “mauvais” mais capable de s’améliorer par la stricte observance des règles qu’impose le respect de certaines “valeurs” qu’elle trouve “bonnes” parce qu’elles lui permettent de survivre agréablement. L’homme de gauche, depuis Rousseau, ne peut s’interdire de considérer l’homme comme foncièrement “bon” s’il n’est pas soumis aux déformations du comportement que lui inspire une société rendue “mauvaise” par l’existence de la classe bourgeoise. Ainsi, dans une société sans classes, des anges asexués passeraient leur vie à travailler en chantant, des gerbes de blé sur leur épaule, et à se serrer la main, car logiquement l’ambition, la jalousie, l’envie, l’instinct de domination, la haine, la colère, auront vu leur source se tarir par la transformation du milieu social.
Malheureusement, ce paradis terrestre ne risque pas de se réaliser tant que l’homme n’aura pas compris par quels mécanismes biologiques ces différents comportements peuvent apparaître et par quels moyens précis il peut parvenir à les contrôler. En effet, on pourrait aussi bien envisager d’agir d’abord sur le comportement individuel plutôt que sur l’environnement social, si nous avions les moyens scientifiques de le faire, puisque l’homme fait partie intégrante du milieu. On peut imaginer qu’en supprimant l’instinct de domination on supprimerait non pas seulement les luttes de classes, mais les classes elles-mêmes. Par contre, il est peu probable qu’en supprimant les classes sociales, on supprime l’instinct de domination. Celui-ci semble intiment lié à la propagation et à la survie de l’espèce.
Il y aurait un certain progrès si chaque homme était conscient de ce déterminisme. Imaginez une campagne électorale à la télévision où chaque candidat serait conscient qu’il présente à l’admiration des foules son sexe plus ou moins camouflé en disant : “J’ai le plus beau, le plus fort, suivez-moi, je suis Tarzan” et où chaque électeur jugerait la présentation plus ou moins convaincante et tenterait de découvrir derrière la feuille de vigne ce qui resterait d’utile à l’ensemble social. Beaucoup d’animaux pour exprimer leur domination sur un autre individu du même sexe font sur lui le simulacre de l’acte sexuel. J’ai souvent l’impression, en voyant vivre mes contemporains, qu’ils présentent généralement leurs fesses de la même façon aux plus agressifs et aux plus dominateurs.
Henri LABORIT, L’homme imaginant
4 commentaires
AH Laborit, j'ai ses ouvrages. Le CHU de Poitiers porte son nom. Et sa fille est venue dans l'amphi de l'iut quand nous avions des étudiants sourds.
Sais-tu que la municipalité PS (!) - Mitterand disait que le MJS était une école du vice - va laisser le roi de l'allongement du pénis créer un quartier à Nantes à la Beaujoire. Ca va bétonner dur. Il restait un peu de vert. Vont finir par passer au dessus de l'Erdre. Les écolos on ne les voit pas faire une ZAD
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-yellopark-recycle-les-amis-de-hollande-5753206
http://sport24.lefigaro.fr/le-scan-sport/buzz/2016/03/06/27002-20160306ARTFIG00046-quand-le-president-du-fc-nantes-se-lance-dans-l-allongement-de-penis.php
Avec un pénis plus long tout ces politiques et présidents de club vont pouvoir nous le mettre bien profond ! Et tout le monde de présenter ses fesses, Laborit avait raison !
Intéressant l’analogie que fait Laborit…
Entre fesses (chez certains, fesses étant l’instinct du plaisir et non un utilitaire que l’on utilise pour s’assoir) et l’instinct de domination… Que l’on assoit en utilisant les fesses des autres…
Semble-t-il pour le bien et le bon de l’un et le gonflement du porte-monnaie de l’autre… Le tout se jouant à la bourse… Avec deux gagnants, celui qui éprouve le plaisir, et celui qui voit son capital augmenter.
De quoi se plaint-on ?
Je sais, de ce côté de l’Atlantique, des gens qui se plaignent du mauvais usage de leurs fesses devient presque multitude… Bien sûr, à ce jeu-là, le nombre de dominateurs, qui passent de ce statu à celui d’agresseurs augmente aussi… Et avec eux, on s’étonne de leurs origines et statut social. Car ils n’ont rien de malappris, ni de néanderthaliens sortant des grottes ou de ghettos sombres de la pauvreté, ni même de l’indigence.
Je dirais même que bons nombres de ces individus sont, ou étaient, selon ce qu’on appelle ici, les ‘média sociaux’ des rôles modèles de références pour le futur de nos enfants.
Selon Laborit, d’un côté il y a le monde mauvais… Le capital…
Avec raison d’ailleurs, car n’importe qui, qui n’a pas de capital, vous le dit avec raison, le monde est mauvais. Et le nombre des sans capitaux est grand, et définitivement plus nombreux que celui ‘avec’ !!!
De l’autre, un Rousseau, qui déplore que quelqu’un qui nait sans capital est bon mais devient mauvais quand il s’aperçoit qu’il n’en n’a pas… Devient jaloux, et s’ingénie à vous en mettre plein les fesses pour quelques euros de plus… Pour enfin être quelqu’un dans notre société.
Etrange cette réflexion… Et en plus, elle a du vrai !
Et on laisse faire… Mais de là, à croire qu’on aime, il y a un gouffre effrayant.
Une question au Maitre du blog :
Est-ce que, anal, analogie et fesses on quelque chose entre eux. Réponse selon la philosophie de Laborit, bien entendu car je n’ai pas le temps de lire son ou ses bouquins.
Merci Dan pour ton commentaire circonstancié comme d'habitude. OK. Je relie tout Laborit et je mets un note sur le postérieur...
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