Namie
20/03/2016
Namie est un gros bourg de 21'000 habitants, deux fois la population de Saint Julien…
Disons plutôt que Namie était une ville de 21'000 habitants. Aujourd’hui, c’est une ville morte. On peut y venir le jour mais on ne peut pas y rester la nuit. D’ailleurs qui aurait envie en ce moment de passer une nuit à Namie. Pourtant Namie avait des atouts avec sa bordure sur le Pacifique.
Sa marina sur le Pacifique, c’était bien ça le problème quand en 2011 s’est déclenché le fameux tsunami. Tsunami, 津波, un mot japonais qui veut dire « la vague du port ». Oui, finalement, c’était le problème de Namie d’être trop prés de la mer... mais surtout trop près de la centrale de Fukushima, à sept kilomètres seulement.
Peu d’anciens habitants souhaitent revenir à Namie. 650 maisons détruites, 182 morts, 31 disparus. La journée, on y ramasse les milliers de tonnes de déchets nucléaires. La nuit, les sangliers viennent labourer les champs avec leur groin. Ils vivent là avec les lapins et les chats sans concurrence sérieuse.
Sur les trois quarts de la commune on s’expose à 50 fois la dose de radiation recommandée qui est de 1 millisieverts par an (mais on considère que jusqu’à 100 millisieverts l’augmentation du risque de cancer est peu probable).
Pourtant au moins un agent immobilier s’agite à Namie et quelques habitants veulent revenir y vivre. Comme le rat et le sanglier, l’homme est un animal coriace et on peut parier que, dans 20 ans, Namie sera habitée à nouveau même la nuit. Il se peut que cela redevienne un lieu agréable.
N’empêche que, si on se met à la place de ces gens qui habitaient non loin de la centrale de Fukushima, qui ont été chassés de leurs maisons, on se dit que le nucléaire, oui… mais non.
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