Le sel de la terre
09/11/2014
Quand on découvre dans un film de Wim Wenders un photographe aussi fabuleux que Sebastiao Salgado, on se dit que l’on n’est pas si cultivé que l’on pensait. Ce film est un documentaire atypique sur la vie et l’œuvre du génial photographe brésilien. Beaucoup de ses plus belles photos en noir et blanc.
Le film commence par des photos incroyables de la mine brésilienne de Serra Pelada non loin de l’embouchure de l’Amazone. C’est une fourmilière dans laquelle grouille des chercheurs d’or, on parle de 100'000 personnes. Photos magnifiques comme toutes celles présentée dans le film. Puis, on passe en indonésie, sur la banquise… Salgado est allé partout. Pour la partie bio, on voit son père, paysan du Minas Gerais déploré l’aridité de sa terre qu’il a, semble-t-il, contribué à déboiser… Entretien entre son fils Juliano, coréalisateur du film avec Wim Wenders, et son grand-père…
Ensuite se succède des photos de l’Afrique, Sahel, Ethiopie, Ruanda… Des photos insoutenables que l’on a déjà vu et qui sont aussi belles qu’atroces, ce qui a provoqué pas mal de polémiques sur la nécessité de les faire. Je me souviens des polémiques, pas de Salgado mais visiblement il était une des cibles.
Après cette série qui permet de douter que l’homme soit vraiment le sel de la terre*, ou encore de penser que ce sel a vraiment perdu de sa saveur, la dernière partie du film nous parle de l’idée de sa femme Lélia qui a voulu que le domaine familial que Salgado possède au Brésil, soir rendu à la nature en régénérant des terres épuisées par des années d'exploitation. Ils ont planté des milliers d'arbres et ont réussi en quelques années à recréer un lieu agréable à vivre en régénérant la forêt tropicale atlantique. Cette propriété a été donné à l’institut Terra pour en faire une opération pilote.
*Matthieu 5:1 « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la salera-t-on? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes »
5 commentaires
Merci !
Oui, Salgado est un immense photographe. Certaines de ses photos sont difficiles mais il a montré, en particulier, le visage d'un Brésil que dans les années 70, la dictature n'aimait pas que l'on expose. Par contre, il n'en est pas sorti indemne, photographier la misère l'a profondément touché dans son âme et j'ai cru comprendre que c'est pour cela qu'il s'est tourné vers la photo, je dirai, plus naturaliste.
Je ne connaissais pas du tout ce photographe mais votre article m'a vraiment donné envie de le découvrir.
Merci !
Oui je connais ce photographe et justement je crois que ce film se donne à Perpignan. J'irai le voir si le cinéma le programme encore. Merci pour ta note.
Plus que le sel, nous sommes, parfois, le poison de la terre. Quel dommage!
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