Conte d'été -2-
04/08/2014
L’île où est né le petit Jòn, pas vraiment petite, pas vraiment paradisiaque, est bien plus grande que le Luxembourg quoique deux fois moins peuplée.
Pendant l'enfance du petit Jòn, l'économie de l'île est orientée vers la pêche. Plus tard, au début du siècle, la privatisation des banques va entraîner l’économie vers les services financiers et les investissements pour en faire un des pays les plus riches du monde. Cette richesse soudaine va entraîner de grandes inégalités dans l’île.
A seize ans, le petit Jòn en est déjà à sa deuxième tentative de suicide. Il traîne son mal de vivre dans des foyers pour jeunes en difficultés. Il se considère comme idiot puisque tout le monde lui dit qu'il est idiot. Il passe plusieurs années en institutions spécialisées pour enfant à problèmes. Pourtant il a des projets, il veut être punk. Un punk no future mais un punk comique. Il fait déjà le pitre pour ses camarades. Il ne veut rien apprendre à l'école mais il sait faire l'idiot pour faire rire les copains. Et puis, il a son jardin secret.
Il a ses propres lectures. Il s’intéresse au mouvement anarchiste, aux surréalistes, aux Monty Python, il lit même le Tao Tö King de Lao Tseu. Il devient aide-soignant en psychiatrie puis chauffeur de taxi. Le soir il est bassiste au sein du groupe punk Les Morveux. Musicien jusqu’à ce qu’il s’aperçoive qu’il n’aime pas vraiment la musique, que ce qu’il aime c’est raconter des blagues entre les morceaux.
Il parle de plus en plus, du coup il décide de faire une carrière de comique. A vingt ans, il a un un premier enfant.
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