Test de Turing
09/06/2014
Le test de Turing, dont j'ai déjà parlé, doit permettre de savoir si on discute avec un être humain ou une machine. Turing était ce pionnier de l’informatique qui a décodé la machine allemande Enigma raccourcissant sensiblement la durée de la guerre avec le régime nazi. Pour le récompenser les anglais l'ont honteusement condamné pour homosexualité. Sacrés puritains, Turing et Wilde, deux génies condamnés. Turing est mort.
Ce test est-il un test d’intelligence ? Il essaye de mesurer si l’ordinateur se comporte comme un être humain. Or le comportement intelligent et les comportements humains ne sont pas exactement la même chose. Il faut parfois parler de connerie naturelle.
En plus, les hommes ont facilement tendance à traiter les objets en humain, ils parlent à leur bagnole, à leur chien, ils adorent des statues, des reliques, etc… Moi-même, il m'arrive de pratiquer l'anthropomorphisme avec ce bête ordi qui tourne Windows et qui roupille, alors je l'engueule et nos relations s'enveniment...
Le test de Turing est fondé sur l’hypothèse que les êtres humains peuvent juger de l’intelligence d’une machine en comparant son comportement avec le comportement humain. Ceci est un présupposé plutôt osé. Les êtres humains ne sont pas dotés d’une bien grosse intelligence et les preuves abondent chaque jour. Prenez par exemple la manière dont l’homme traite son unique planète. Prenez l’idée d’une coupe du monde de foot au Quatar. Prenez Sarko expliquant aux suisses comment ils doivent se gouverner ou Montebourg expliquant aux patrons comment gérer leur bizness… Les exemples pullulent.
Pourtant, avant-hier, une équipe russo-ukrainienne a, pour le première fois, passé avec succès le test en simulant un garçon de 13 ans. Le faux garçon prénommé Eugène (bien né) prétendait tout savoir et avait de grandes lacunes, ceci a bien sûr abusé un grand nombre de juges qui ne savaient pas s’ils avaient affaire à un vrai et à un faux ado. Le faux les a berné.
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