Redskins
30/10/2013
L’équipe de football américain de Washington s’appelle les Peaux Rouges (redskins), et ceci depuis fort longtemps. Tout à coup, la bien-pensance de gauche ricaine vient de décider que ce nom était trop... raciste.
Il faut être politiquement correct et ne plus dire peaux rouges.
Mais que devient notre enfance dans tout ça ? Nous, les mômes, en général, on aimait mieux les peaux rouges, leurs arcs et leurs flèches, que les garçons vachers avec leurs flingues. Et les chevaux des peaux rouges étaient aussi bien plus beaux.
Sitting Bull, Cochise, Red Cloud, Géronimo, White Horse, Crazy Horse et tous leurs braves se seront donc en vain couverts de peinture rouge. En fait, ce sont les indiens eux-mêmes qui se sont emparés de ce nom de peaux rouges donné en référence aux peintures de guerre et c’est Christophe Colomb, grand navigateur et pauvre géographe qui les a appelé « indiens » un nom qu'ils ne méritaient pas. Pour aggraver le cas les anglais disent West Indians.
Que veulent ces châtreurs du langage, ces châtieurs de mots ? Les peaux rouges de la belle époque les auraient traités de squaws, ce qui est pourtant une insulte machiste intolérable pour un adepte du politically correct (PC). Pensent-ils que renommer les redskins va gommer un siècle de barbarie Wasp (Américains blancs et protestants). Que celà va faire revivre les dix millions de bisons exterminés entre 1862 et la fin du siècle et les 165.000 Pawnies, Sioux, Cheyennes, Kiowas et Apaches… exterminés ou mis en réserve et dont l'alimentation dépendait de ces bisons.
Faut-il réécrire la première strophe bateau ivre ?
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
Et puis poteaux de couleurs, c'est pas raciste ?
Le langage châtié du politiquement correct n’a pas éliminé les chauves, les aveugles, les muets, les sourds, les culs de jatte, les putes, les junkies, les clochard, les imbéciles, les débiles, les cagneux, les éboueurs, les femmes de ménage, les balayeurs, les manœuvres, les SDF, les gros ni les obéses (c’est que je baise que je baise…) Pour l’élimination des peaux rouges, c’est presque fait depuis le massacre de Wounded Knee en décembre 1890 de triste mémoire.
Un bon livre sur l’histoire des Peaux Rouges en PDF ici.
Dessin. En américain, un gros beauf (cul terreux du middle ouest) se dit Redneck (cou rouge). Pour plus d’info lire l’article de Courrier International. Illustration, sur les tee-shirts : Peaux-Rouges et Gros beauf, commentaire du peau-rouge « Si tu ne peux pas les battre… tu les rejoins ». Vieux proverbe indien.
4 commentaires
Il y a du racisme partout, l'autre jour j'ai entendu "c'est un vert écolo qui est encore assez vert pour son age." Et je crois qu'on parlait de moi en plus.
La peur des mots es tel, qu'aux États-Unis on ne peut plus utiliser “noir” pour nomer les personnes de la race appelée noir durant des siècles. De nos jours, c´est "african american". Il faut être politiquement correct.
Il est difficile de croire qu'en changeant les mots nous pouvons effacer tous les injustices commises contre les Noirs, contre les Indiens et contre toutes les races qui ont eu le malheur de se trouver avec des "hommes supérieurs" le long de l'histoire compliquée de l'humanité.
Ceux hommes là, ils ont eu des problèmes pour comprendre que seulement une race existe : la race humaine.
Franchement, je crois nous ne devons pas avoir peur des mots, à moins qu'elles ne soient dites d'une manière grossière ou avec l'intention d'offenser (comme lui est arrivé à pauvre Polo, sourires!)
Oui ana. Sur le sujet, il aut écouter la chronique de François Morel sur la petite idiote qui a tendu une banane à Taubira. Femme noire née à Cayenne, Christiane Taubira est issue d'une famille modeste — sa mère, aide-soignante, élevait seule ses cinq enfants. Un beau parcours...
http://www.franceinter.fr/emission-le-billet-de-francois-morel-cest-pour-qui-la-banane
Merci Joel!
Morel a dit très bien à la petite oligophrène: "L´ignominie de ton geste, la honte de parole, l´indignité de ta pauvre attitude!!"
Cette jeune fille a écrit une page noire sur, l´encore petite, histoire de sa vie. Domage!
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