Prajnânpad
23/01/2013
Si, comme moi, vous vous égarez chez Philippe Ségur, vous allez retrouver Swami Prajnanad en excellente compagnie : Cioran, Epictète, Nietzsche, Schopenhauer, Sénèque, Socrate, Antisthène…
Daniel Roumanoff à la recherche d’un maître va trouver Prajnanpad. Il le trouve par la voix de la raison, la plus ardue mais la seule possible (voir note au pays des gourous).
Prajnânpad (1891-1974) Naît au Bengale dans une Inde britannique. Il étudie la physique à Calcutta. À partir de 1919, il enseigne la future élite doctorante de l'Inde indépendante. Il mène alors une vie austère tournée vers l'ascèse personnelle dans la tradition vedantique et la participation au mouvement inspiré par Gandhi. Prajnânpad qualifiera plus tard cette période d’idéaliste". En 1930 Prajnânpad se retire dans un ashram isolé, à Channa, où il va mener une existence frugale jusqu'à la fin de sa vie. Il habite une hutte en terre battue, au toit de chaume, sans électricité ni eau courante ni route carrossable pour y mener. Ne possédant rien sinon le vêtement qu'il porte, une cuillère et un matelas, il accueille ceux qui viennent à lui et leur prodigue son enseignement d'une manière exclusivement orale et individuelle.
Comme Socrate (et JB Botul), à l'exception de quelques lettres, Swâmi Prajnânpad n'a rien écrit, mais son enseignement nous est parvenu grâce à Daniel Roumanoff et à sa thèse en Sorbonne. Ce qui frappe c'est à la fois la simplicité et le caractère percutant du propos, la subtilité de l'analyse psychologique, la profondeur de l'accueil et la puissance rationnelle d'une démarche exclusivement orientée vers le bonheur ici et maintenant.
Lire Swâmi Prajnânpad. Biographie de Daniel Roumanoff (1993). Biographie austère, rigoureuse et sobre à l'image de son sujet. La thèse de Daniel Roumanoff, publiée à La Table Ronde, mérite une lecture attentive : Swâmi Prajnânpad, un maître contemporain en deux volumes (2002). À signaler le livre d'André Comte-Sponville, De l'autre côté du désespoir. Introduction à la pensée de Swâmi Prajnânpad (1997).
Les commentaires sont fermés.