Simplicité
01/12/2012
Le pauvre, c’est celui qui a besoin de beaucoup et qui désire encore plus.
Connaissez-vous les Aymaras ?
Les aymaras sont un peuple d’Amérique du sud au croisement du Chili, de l’Argentine, de la Bolivie et du Pérou. Il paraît que les incas parlaient la langue aymara et non pas le quechua comme on le prétend chez Decathlon. Ceci dit, on n’a pas d’enregistrement de Tupac Amaru, le dernier Inca qui se battit du mieux qu'il put contre les féroces conquistadors espagnols qui finirent par l'exécuter à Cuzco le 24 septembre 1572 ainsi que toute sa famille jusqu'au quatrième degré.
Connaissez-vous l'Uruguay. C'est le pays qui a remporté la coupe du monde de foot en 1930 et 1950. C'est aussi un fleuve (un rio) qui prend sa source au Brésil, sert de frontière entre l'Argentine et l'Uruguay et traverse la capitale Montévideo.
Le nom "Uruguay", proviendrait de l’aymara « Uruway ! », une exclamation qui signifie « Quelle belle journée ? Quelle belle journée nom de Dieu ! » Un exclamation que l’on prononce selon la tradition inca au solstice de printemps, quand le soleil éclaire la plaine uruguayenne, juste avant que la pluie n’arrive pour reverdir les champs et enchanter les peones.
Bien sûr tout le monde n’est pas d’accord avec cette origine, certains vous diront que uru est un oiseau multicolore, d’autres que uruguà est un escargot (rio de los caracoles). Perso, je préfère l’invocation solaire car même si les incas vivaient dans les Andes, ils avaient bien le droit de descendre en plaine de temps en temps.
Savez-vous que depuis 2009, l’Uruguay a un président normal ? C’est du moins ce que nous révèle cette semaine Courrier International.
Ce président, Pepe Mujica, ne s’est pas formé à l’ENA, non, il a fait ses classes chez les tupamaros (tupa amaru), un groupe de guérilleros qui dans les années 60 et 70, prônait la guérilla urbaine. Aujourd’hui les tupamaros se sont rangés des voitures et font parti du Fronte Amplio, le front large, une union de la gauche uruguayenne et Mujica est devenu président en 2009.
Il donne 90% de son salaire à des oeuvres sociales et vit avec sa femme, une ex de la guerilla, dans une ferme non loin de Montevideo. Attention, la route pour y aller n’est pas goudronnée. Pour les détails, lire cet article de l’Express belge.
Courrier International publie un discours de José Mujica prononcé en Juin au sommet Rio+20, des paroles édifiantes… A méditer chaque jour :
“Nous ne pouvons pas continuer, indéfiniment, à être gouverné par les marchés ; nous devons gouverner les marchés. […]
Les anciens penseurs Epicure, Sénèque ou même les Aymaras disaient : ‘Celui qui est pauvre n’est pas celui qui possède peu, mais celui qui a besoin de beaucoup et qui désire toujours en avoir plus.’ […]
Je viens d’un petit pays très riche en ressources naturelles. Dans mon pays, il y a 3 millions d’habitants. Un peu plus de 3 millions. Mais il y a aussi 13 millions de vaches, les meilleures du monde. Près de 8 à 10 millions de moutons parmi les plus succulents. Mon pays exporte de la nourriture, des produits laitiers, de la viande. C’est une grande plaine où près de 80 % du territoire est exploitable. Mes compatriotes se sont battus pour obtenir la journée de travail de huit heures. Aujourd’hui, ils travaillent six heures. Mais celui qui travaille six heures doit cumuler deux boulots ; donc il travaille encore plus qu’avant. Pourquoi ? Parce qu’il accumule les crédits à rembourser : la moto, la voiture… toujours plus de crédits. Et, quand il a fini de payer, c’est un vieillard perclus de rhumatismes, comme moi, et la vie est passée. Je vous pose la question. Est-ce que c’est cela la vie ? Nous touchons ici au cœur du problème. Le développement ne doit pas être opposé au bonheur, il doit favoriser le bonheur des hommes, il doit favoriser l’amour, les relations humaines, permettre de s’occuper de ses enfants, d’avoir des amis, d’avoir le nécessaire. Parce que c’est précisément la chose la plus précieuse. Et, dans notre combat pour l’environnement, n’oublions pas que l’élément essentiel, c’est le bonheur des hommes. Merci.
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