Contradiction
21/11/2012
On connaît tous quelqu’un, et même quelques plusieurs, qui fonctionnent à l’esprit de contradiction. L’esprit de contradiction est un esprit très ancien et très puissant. Il frappe souvent à la fin des repas quand le maître de maison sort une bouteille d’esprit de vin et que la conversation s'engage sur la politique… mais pas seulement.
Il y a des esprits contrariants qui frappent à n’importe quel moment de la journée sur des individus bien choisis que nous appellerons donc des « contrariants ». Faciles à reconnaiître, ils ont pour opinion, le contraire de celle que vous venez d'émettre. Eh bien, figurez-vous que ces contrariants sont en train de prendre la démocratie en otage. C’est du moins ce qu’affirme depuis 2004, Serge Galam.
Attention Serge Galam ne l’annonce pas au hasard. Serge Galam est un physicien enseignant au CREA de l’école polytechnique, qui connaît bien la mathématique du chaos (vous savez, l’aile du papillon australien qui provoque un cyclone américain). À partir de son modèle de contrariants, il a prévu, dés 2004, que les élections à 50/50 étaient sur le point de se produire fréquemment dans les démocraties occidentales.
Tout a commencé par l’élection volée, en Floride, de W Bush sur Al Gore en 2000 (bien vu Galam). Et ensuite ce qui a été prévu s'est produit. Les élections à 50/50 se sont répétées contre toute attente, en 2005 en Allemagne, en 2006 en Italie, en 2006 au Mexique et en Tchéquie. Au PS, on a eu les 42 voix en faveur de Martine, à l’UMP, 98 voix pour la défense du pain au chocolat.
La théorie démocratique consiste à considérer des individus rationnels qui se font chacun leur opinion en fonction de leurs croyances, leurs cultures, leur vision de la société, et de toutes les informations qu’ils reçoivent aussi bien par les médias que par toute sorte de support. Ensuite, ils valident leur opinion en essayant d’en convaincre les autres lors de discussions en petits groupes avec leurs connaissances et rencontres. Mais c'est sans compter avec les contrariants.
La théorie de Galam, c’est que, dans les démocraties occidentales, la population aurait au moins 15% de contrariants (vérifiez dans votre entourage). Par définition l’opinion des contrariants varie en fonction du résultat annoncé. Plus on annonce Fillon vainqueur, plus les contrariants décident de voter Copé. Du coup, sondage après sondage, débat après débat, les contrariants se contrarient de plus en plus pour aboutir au plus près des 50/50 nous dit la théorie du chaos, version "contrariants".
Finalement, ce sont les petites erreurs de comptage (et parfois les petites triches*), normalement sans effet, qui font les élections rendant le système parfaitement injuste. Je ne sais pas vous, mais moi je trouve ceci parfaitement… contrariant.
* les grandes triches donnent des résultats indiscutables.
7 commentaires
Apparemment on recompte les erreurs de comptage... On avait oublié l'outre-mer... Décidément les contrariants continuent de contrarier...
Opinion interessante.
Toutefois, la logique qui implique que 15% de contrariants font tendre les résultats vers 50/50 ne me semble pas si démontrée que cela.
En revanche, le rôle que jouent les medias pour valoriser ou détruire un camp, alors là oui, ça a vraiment de l'importance
Si j'en crois Serge Galam, il aurait développé un vrai modèle mathématique basé sur la théorie du chaos. Pas la chaos des médias, le chaos des fractales (de fractus - brisé)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fractale
Les médias c'est de l'intertainement. Certains préfèrent Pure People, les coucheries des stars ou de Mme Pulvar. Il y en a qui aiment bien les nouvelles sportives, les empoignades PSG-ASSE, les coulisses de la Formule 1.
D'autres, comme moi, préfèrent les tragédies shakespeariennes, la mort de César, ou la bataille des atrides transposée à la famille UMP.
Comment peuvent-ils supporter le défenseur du pain au chocolat ? Par chance papa Sarko va faire plier le petit Copé tout en discréditant Fillon. La suite dans les prochaines heures.
Apparemment, papa Sarko a du mal à faire plier le petit Copé.
Il va finir pas se fâcher et... il ne tiendra plus sur ses jambes. Quant à ses épaules, elles seront prises des soubresauts naturels passablement accentués.
Ce n'est pas fini. Il est regrettable que ce feuilleton s'estompe quelque peu car les "malheurs" de notre gouvernement reviennent sur le devant de la scène.
Eh oui, quand l'opposition merdoie, le gouvernement tente de merder encore plus, c'est la course à l’échalote. On ne sait pas qui va gagner. Il serait bon que tous ces nantis se réveillent avant que quelqu'un de mal intentionné ne prenne la barre pour des rivages aux teintes brunes.
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