Bestial business 1
15/06/2012
Une petite nouvelle pour attendre les vacances… quatre épisodes, un chaque deux jours... à lire à rebrousse poil sur le blog.
Bestial Business
Une veste en cuir achetée d’occasion, un vieux pull informe, une casquette de base-ball, un jean deux tailles de trop et troué aux genoux, de vieilles pompes qui n’ont jamais vu de cirage, pas rasé de trois jours, cheveux longs, poil hirsute, c’est mon nouveau look. Si vous m’avez rencontré dans une vie antérieure, vous ne pouvez pas me reconnaître.
Peu probable que mes amis viennent traîner leur costard-cravate dans ce coin de la ville. Hier je peaufinais le cuir de mes escarpins en veau retourné, ce matin, j’ai éculé les talons de mes groles, déjà bien entamés… Le sens du détail. Bon, assez de vantardises. Je ne suis pas venu habiter cette barre d’HLM pour mon plaisir. D’ailleurs ce ne sont pas des HLM. Ici, c’est de l’immeuble de rendement : maxi spéculation, délabrement et punaises de lit. 600 euros pour un studio pourri de 25 mètres carrés, loué par un bailleur écorcheur de la peau des poux.
Je ne suis pas là non plus pour jouer les sociologues ni les redresseurs de tort. Je suis là pour les bestioles. Je vais dormir ici ce soir comme si j’y avais passé toute ma vie. J’ai posé mes deux valises, vidé la première en rangeant mes vêtements dans l’armoire, planqué la seconde en sécurité sous le lit. Ensuite j’ai fait le lit au carré. Je me prépare un petit frichti sympa. Ma recette de Spaghetti à la carbonara à laquelle j’ajoute un oignon et une pointe de muscade. Par dessus deux verres de Saint-Estèphe. Après le repas, je relirai quelques pages de Cents Ans de Solitude avant de m’endormir. Demain, ce sera la rencontre décisive. Quelqu’un devrait sonner à neuf heures à ma nouvelle adresse.
Lever sept heures vingt. Deux tartines beurre et confiture, un grand café noir. Je débarrasse la table et me replonge dans la Solitude ; la pluie tombe sur Macondo depuis quatre ans, onze mois et deux jours ; La vieille Ursula attend la fin du déluge pour mourir. Neuf heures et quart, personne… Neuf heures vingt-cinq, on sonne. D’après les échanges par Internet, j’avais deviné que ce serait une femme mais je ne m’attendais pas à une telle beauté. Elle est telle que j’imagine Remedios la belle, la petite fille d’Ursula qui fait mourir tous les hommes qui tentent de la conquérir et qui restera vierge avant de monter directement au ciel. Belle, naïve et… vénéneuse sans le vouloir.
Ma visiteuse a une trentaine d’années. Brune, élancée, avec ses talons elle est aussi grande que moi. Une poitrine avantageuse. Une belle cambrure de reins. Elle se fait appeler Gaëlle Petros. Elle veut bien voir mes échantillons mais d’abord, elle a quelques questions à me poser. Je suis archi-prêt. Je pourrais faire les questions et les réponses du tac au tac :
1 commentaire
Salut,
Je vois que tu fais dans le style de http://medceline.eklablog.com/
Excellent, j'attends la suite du feuilleton.
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