La bataille
28/12/2011
Je viens de finir la bataille de Patrick Rambaud, prix Goncourt 97. J’aime beine lire les romans primés avec un peu de retard.
Ce roman de 280 pages transporte le lecteur au cœur de la bataille d’Essling, près de Vienne en 1809 opposant les autrichiens de l'archiduc aux troupes de Napoléon. Rambaud nous raconte la laborieuse construction d’un pont de fortune pour franchir le Danube en crue. Nous vivons l'atmosphère fiévreuse de la bataille.
Un hussard, un voltigeur, de très jeunes colonels, les maréchaux Lannes, Masséna, Berthier ou l'empereur nous font vivre une bataille qui dure deux jours, faite d'attaques et de replis successifs. Les Français attendent de l'approvisionnement et des renforts qui viennent par le pont incertain.
Une écriture très agréable qui nous faire vivre cette bataille parmi les soldats et les officiers. Une tuerie sans merci. En arrière plan, on se retrouve à Vienne qui continue de vivre comme si de rien n’était ou presque. Stendhal, jeune y est installé pendant la bataille, son ami le colonel Lejeune, agent de liaison important de l’empereur et artiste, lui a confié Anna, un jeune autrichienne dont il est amoureux fou.
Ecrit le plus souvent au côté des soldats, La Bataille nous décrit l'absurdité de mourir pour la gloire d’un tyran. Les Autrichiens chargent au nom d'un archiduc pas très affûté. Les viennois sont au théâtre. Un théâtre de 40 mille morts pour rien. Les maréchaux, couverts de gloire ne désirent plus que jouir de leur fortune acquise sur les terrains militaires. Le petit corse ne l'entend pas de cette oreille, il relance la bataille et assiste à la mort de Lannes, vieillard de 40 ans, amputé des deux jambes. Il secoue Massena. On s’y croit et on espère ne pas connaître une telle connerie.
La guerre est faite par des gens qui ne se connaissent pas pour régler les conflits de gens qui se connaissent trop bien mais ne se battent pas, disait Paul Valéry.
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