Grammaire
03/05/2011
Dans le bestiaire de Vialatte, un drôle d’animal : La Grammaire
J’avais à reparler de la Grammaire. Qui est la mère de la civilisation. Ou tout au moins sa fille aînée. Ou alors sa cousine à la mode de Bretagne. Et je ne dis pas que ce soit passionnant, mais enfin c’est une cause très juste qu’on n’a pas le droit d’abandonner. La Grammaire est une belle personne, un peu sèche, un peu tatillonne, autoritaire et chichiteuse, un peu osseuse, un peu chameau, mais enfin, pour un jeune homme pauvre et qui n’a pas trop d’ambition, c’est un parti qui mérite un coup d’oeil.
Il y a trois sortes de femmes, disait Apollinaire : les em…bêtantes,les embêteuses et les embêteresses ; la Grammaire est une embêteresse. Elle distille l’ennui distingué. Après tout elle a le profil grec, et des endroits moins secs que d’autres ; ceux qui la connaissent bien disent que c’est une fausse maigre. Bref, il y aurait plaisir à rompre en son honneur quelques lances dans les tournois. Tout au moins si on ne savait pas les graves dangers de l’équitation. Surtout avec les chevaux de tournoi, qui se prennent les pieds dans leurs jupons tant ils sont couverts de dentelles, de volants et de colifichets. La Grammaire veut quelques égards, et même un peu d’hypocrisie.
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