Tillier
16/07/2010
Georges Brassens disait donc « Quiconque n'a pas lu Mon Oncle Benjamin ne peut se dire de mes amis ». Mon oncle Benjamin est un livre de Claude Tilier (1801-1844).
Edouard Molinaro en a tiré un film avec Jacques Brel dans le rôle titre.
Le livre n’est pas facile à trouver mais il est sur la toile en accès gratuit. Difficile de donner un extrait de cette histoire très voltairienne. Voici un passage très philosophique et le livre si vous avez JavaScript.
Nous nous disons : Voilà la journée finie ; nous allumons notre lampe, nous attisons notre feu ; nous nous apprêtons à passer une douce et paisible soirée au coin de notre âtre : pan ! pan ! quelqu'un frappe à la porte ; qui est là? c'est la mort : il faut partir. Quand nous avons tous les appétits de la jeunesse, que notre sang est plein de fer et d'alcool, nous n'avons pas un écu ; quand nous n'avons plus ni dents, ni estomac, nous sommes millionnaires. Nous avons à peine le temps de dire à une femme : « Je t'aime! » qu'à notre second baiser, c'est une vieille décrépite. Les empires sont à peine consolidés, qu'ils s'écroulent ; ils ressemblent à ces fourmilières qu'élèvent, avec de grands efforts, de pauvres insectes ; quand il ne faut plus qu'un fétu pour les achever, un bœuf les effondre sous son large pied, ou une charrette sous sa roue. Ce que vous appelez la couche végétale de ce globe, c'est mille et mille linceuls superposés l'un sur l'autre par les générations. Ces grands noms qui retentissent dans la bouche des hommes, noms de capitales, de monarques, de généraux, ce sont des tessons de vieux empires qui résonnent. Vous ne sauriez faire un pas que vous ne souleviez autour de vous la poussière de mille choses détruites avant d'être achevées.
1 commentaire
Comme souvent le livre apporte beaucoup plus que le film même si revoir Brel en libertin, un peu paillard et philosophe est un vrai bonheur.
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