Quenau
21/03/2010
Voilà ce que Vialatte disait
de Raymond Queneau
dans Dernières Nouvelles de l'Homme.
La poésie du miteux
et même du calamiteux.
Queneau, lui, dans cette aventure, transmute les mots en autres mots ; il les transforme l’un dans l’autre, il les déforme, il les réforme, il les reforme, il les conforme, il les découpe, en jette les morceaux comme des dés, et regarde ce qui en résulte. Il a quatre-vingt-dix façons de raconter que, sur une plate-forme d’autobus, un monsieur a besoin d’un bouton à l’échancrure d’un pardessus (…) Ses romans sont aussi des aventures du mot, des épopées comiques du verbe. L’homme s’y présente sous un aspect désespérant. Il est à l’homme de M. de Buffon ce que le mégot est au cigare (…)Tous les romans de Queneau sont faits de personnages miteux, parlant un français marmiteux, dans des banlieues calamiteuses. Le chômeur, l’argot, le terrain vague et la plate-forme d’autobus en fournissent toute la majesté.(…) car une vieille boîte à sardines, dans un terrain vague, à minuit, reste quand même un miroir de la Lune.
2 commentaires
Ca alors !
Je ne savais pas que Vialatte avait écrit quoi que ce soit sur Queneau... Où peut-on trouver le texte intégral ?
Je ne sais pas où ce texte a été publié à l'origine mais c'est extrait des "dernières nouvelles..." Je vais publié le texte un de ces jours
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