Epoque anorexique
03/06/2008
Memento mori est une locution latine qui signifie « Souviens-toi que tu mourras». Elle désigne un genre artistique qui veut rappeler aux hommes qu'ils sont mortels. A base de squelettes dansants, de crânes et d’os, les peintures ne se compte plus.
René Girard qui publie un livre sur l’anorexie qui gagne notre époque au point de devenir le modèle à imiter se pose une question intéressante :
« Si nos ancêtres pouvaient voir les cadavres gesticulants qui ornent les pages de nos revues de mode, ils les interprèteraient vraisemblablement comme un memento mori , un rappel de la mort équivalent, peut-être, aux danses macabres sur les murs de certaines églises médiévales. Si nous leur expliquions que ces squelettes désarticulés symbolisent à nos yeux le plaisir, le bonheur, le luxe, le succès, ils se lanceraient probablement dans une fuite panique, nous imaginant possédés par un diable particulièrement malfaisant (p.87). »
René Girard est né en 1923, membre de l'Académie française depuis 2005, il est l’inventeur de la théorie mimétique qui, à partir de la découverte du caractère mimétique du désir, a jeté les bases d’une nouvelle anthropologie. Il se définit lui-même comme un anthropologue de la violence et du religieux.
4 commentaires
Mon cher Joël,
Quel bonheur de trouver, quoiqu'il arrive, ton blog qui s'etoffe chaque jour un peu plus, et ce depuis des années !
Peut-être ne parlerons bientôt plus de vulgaires "partouzes", mais d' "érotisme en ossuaire", et alors un rite d'antan deviendra du nouveau, de l'exclusif, du sensationnel ? Désolé, une fois de plus, pour cet égocentrisme cérébral. À un de ces 4, autour d'une bière (ou plus).
Jeff
Une pointe d'aigreur sur un lit d'objectivisme ?
Moi je dis que que si on doit mourir, autant boire les bières d'abord ! ;-)
Avant de la rejoindre...la bière...
Jeff,
C'est un plaisir de te trouver ici. Si je savais peindre, je reprendrais ton idée de partouze dans un ossuaire. Faute de mieux, je suis allé sur la toile et j'ai fait une note.
Jeff, Dario,
Le temps est à la bière. Si l'été ne veut pas venir pour qu'on étanche notre soif, on va étancher notre soif pour faire venir l'été.
très très très interessant .. je n'avais jamais vu la question sous ce jour, mais c'est on ne peut mieux analysé !!!
je me dis en ce moment que l'art en général traverse une période de fascination du morbide, comme ça l'était à Berlin avant que n'éclate la seconde guerre mondiale , Egon Schiele peignait aussi des gens d'une affreuse maigreur , prophète d'une terrible réalité imminente .
je crains, je crains ... mais continuons de parler ! la parole est salvatrice !
amitié
Isa
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