Jacques Duboin
20/04/2008
J’ai l’intention de faire quelques notes sur Jacques Duboin. Duboin était un économiste du siècle dernier (1878-1976) et un visionnaire. Sa pensée est encore étonnamment vivante. La gauche française ferait bien de s’en inspirer pour en tirer une alternative à la politique économique irréaliste menée en ce moment. Le matériel de ces articles provient essentiellement du site de la grande relève, le journal créé par J. Duboin et de l’association pour une économie distributive.
Tiré du numéro spécial (760) de la Grande Relève pour le centenaire de J. Duboin
« Je suis né dans le premier village de France » aimait à dire Jacques Duboin en marquant un temps avant d’ajouter « quand on vient de Genève ». C’est en- effet à St-Julien-en-Genevois qu’il naquit, le 17 septembre 1878, Son père. issu lui-même, d’une longue lignée de magistrats, y était alors avocat.
Pour bien comprendre un être, il faut d’abord se faire une idée sur la façon dont il a été formé, façonné, dressé. L’éducation, d’un autre siècle, qu’il reçut. explique sans aucun doute sa droiture, la rigueur de son caractère, son courage et son honnêteté devant la vérité. Son père avait en effet une conception qui est absolument impensable aujourd’hui. de la sévérité avec laquelle ses deux fils, Jacques et Léon, devaient être élevés pour devenir « des hommes ».
Afin que les deux garçons reçoivent la plus grande culture possible, il fut décidé qu’ils seraient deux ans pensionnaires en Allemagne puis deux ans en Angleterre. Sur les conseils d’un ami, leur père choisit un internat de Königsfeld en Forêt Noire, qui se révéla, en fait, plus une maison de redressement qu’un simple pensionnat.
De son séjour en Angleterre. Jacques Duboin rapporta le souvenir de cruels « bizutages », une parfaite connaissance des règles du jeu de cricket, et un diplôme d’Oxford « avec distinction en Français ».
Il passe à Grenoble le baccalauréat de Rhétorique, puis à la session suivante, la même année, celui de « Philo-Mathématiques ». Après quoi il commence son Droit à Lyon et le termine à Paris, diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce.
Attaché commercial au Consulat de France à New-York,il abandonne la carrière diplomatique, part au Canada et revient faire la guerre de 14 qu’il termine aux côtés du général Estienne, le « père des chars ».
Le 14 mars 1922, il prononce à la Chambre des Députés, où il avait été élu pour représenter la Haute-Savoie, un discours prémonitoire, incitant le gouvernement à décider la motorisation de l’armée. Si ces propositions avaient été adoptées, c’est la défaite de 1940 qui pouvait être évitée. Mais il fallut attendre plusieurs années avant qu’un militaire de carrière, le colonel de Gaulle, reprenne à son compte, cette stratégie dans son livre « Une armée de métier ». Il était alors trop tard pour éviter la catastrophe.
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