Monnaie
24/04/2008
Voici un extrait d’un texte de 1925, Réflexions d’un Français moyen de Jacques Duboin qui s’applique bien aux faux dollars que nous fabriquent allègrement les américains pour éponger leur déficit.
.. « En quoi consiste la richesse d’un pays ? En champs, mines, terrains à bâtir, en maisons, usines, stocks de marchandises, navires, chemins de fer, stocks d’or, etc... C’est en quelque sorte le capital. Les évaluations évidemment très approximatives, mais émanant de bons auteurs, faisaient varier l’ensemble de ces richesses entre 250 et 300 milliards de francs. Puis il y a le travail productif de millions de Français qui crée et augmente chaque année le capital du pays. Brutalement la guerre survient, dure quatre années et demie, en provoquant les conséquences suivantes :
- Des millions d’hommes actifs sont arrachés à leur travail productif du temps de paix. Non seulement ils ne produisent plus rien, mais le reste du pays va avoir à les vêtir, à les nourrir, à les armer, pendant quatre années et demie.
- Les travailleurs restés à l’intérieur vont produire d’une manière intense du matériel de guerre et des munitions qui vont s’évanouir sur le champ de bataille...
- On va être obligé de consommer tous les stocks de marchandises accumulés pendant les années de prospérité.
- Enfin, 1 500 000 morts, 1 200 000 mutilés, dix départements détruits, parmi les plus productifs du pays, telle est au lendemain de la tourmente, la situation nouvelle du pays.
... Mais la surprise est grande. Alors que tout le monde devrait être plus pauvre, se restreindre et travailler plus qu’avant-guerre, voici au contraire que bien des gens se croient plus riches. C’est le mirage... Pourquoi ? Parce qu’on a créé de toutes pièces des richesses nouvelles, 35 milliards de nouveaux billets de banque, 60 milliards de bons du Trésor ou de la Défense, des milliards d’emprunts de guerre, des milliards en comptes courants de banque. Au total, des centaines de milliards de richesses fictives ont été jetés dans la circulation. L’apparence est donc que la fortune de la France a doublé, triplé, quadruplé peut-être.
Ces fausses richesses ont l’apparence de richesses réelles...
La monnaie, les fluctuations de la monnaie, la question des changes sont autant de sujets sur lesquels il serait facile de s’entendre si on ne les compliquait pas inutilement d’un tas de considérations plus ou moins baroques. A quoi sert la monnaie ? A mesurer la valeur des choses. Evidemment, pour mesurer des longueurs, j’ai besoin d’une longueur comme mesure...
Si nous voulons comparer des valeurs, il faut nous servir d’une mesure qui soit elle-même une valeur...
Alors, pas de grands mots. Dites simplement qu’une monnaie qui n’est pas toujours identique à elle-même n’est plus une monnaie du tout. Une monnaie est droite... ou c’est de la fausse monnaie.
2 commentaires
Hé hé, la planche à billet... !
La richesse d'un pays se mesure de moins en moins à des valeurs concrètes
-OO-
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