Rencontre -1-
22/01/2008
Ma rencontre
avec
Alexandre Vialatte
A propos de l’Auvergne, il disait que Pascal aimait tellement l'Auvergne qu'il naquit à Clermont-Ferrand et qu’en Auvergne, il y a plus de montées que de descentes.
Au-delà de nos âges, je n’avais pas vingt ans, il en avait bientôt septante, tout nous séparait. Je n’avais aucun humour. J’étais en pleine révolte, l’idée même de service militaire me faisait vomir, je voulais tout casser, j’en voulais à toutes les hiérarchies et je prétendais briser toutes les chaînes et détruire toutes les règles. Même les règles de grammaire si chères à Vialatte me paraissaient tout à fait superflues. J’avais les cheveux longs frisés et un accoutrement en rapport avec ma révolte…
Alexandre, assis dans ce compartiment, donnait l’impression d’un homme posé et réfléchit. Le cheveu grisonnant, vêtu d’une veste assortie et d’une cravate un peu terne, il me regardait de son œil unique qui l’empêchait de voir le relief des objets. Il avait perdu l’autre œil en 40 dans la cavalerie. J’ai su plus tard qu’il était un homme de droite, que son père était un militaire guindé et qu’il avait gardé de son éducation une rigidité dont il savait se moquer à l’occasion. J’ai su que malgré son œil manquant, il savait merveilleusement trouver le relief des hommes et des choses. Pour l’instant il m’observait, à moins qu’il ne fût simplement absorbé dans ses pensées. J’avais sorti de la poche de mon vieil anorak, le petit livre rouge des pensées de Mao Tsé Tung.
--- la suite demain, peut-être ---
3 commentaires
La suite ! La suite !!!
La suite !!!! La suite !!!!!
A la demande générale, je continue demain matin...
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