Trop tard?
05/10/2007
« L’épanouissement de tout l’homme en chaque homme est desservi par les ruées d’êtres avilis sur une nature humiliée; puisse l’humanité choisir l’état stationnaire bien avant que la nécessité l’y contraigne ! »
John Stuart Mill (1806 Londres - 1873 Avignon)
Pour l'instant l'humanité continue de choisir la fuite en avant. On fait un Grenelle de l'environnement mais on ne cesse de parler de la sacro-sainte croissance qu'aucun politique ne veut remettre en question. La nécéssité est là, elle ne va pas tarder à contraindre et pourtant on continue. On gaspille. On pollue. Et vogue la galère.
Philosophe et économiste britanique, John Stuart Mill est le penseur libéral le plus influent du XIXième.
Un homme sage et curieux de tout. Il termine sa vie à Avignon. Il devient l'ami du célèbre naturaliste Henri Fabre (photo) à qui il prêtera de l'argent lorsqu'il sera dans une mauvaise passe financière.
Il ira avec Fabre herboriser aux environs d'Orange.
Encore quelques pensées de Mill:
- Les conservateurs ne sont pas forcément des gens stupides, mais la plupart des gens stupides sont conservateurs.
- Celui qui laisse le monde ou une partie de celui-ci, choisir le cours et le sens de sa vie à sa place, n'a pas besoin d'autre faculté que celle d'imitation des grands singes.
- Je suis convaincu, maintenant, que nul grand progrès dans le sort de l'humanité, n'est pas possible tant qu'il ne se fera pas un grand changement dans la constitution fondamentale de ses manières de penser."
- Le nec plus ultra de la perversité est concrétisé dans ce qui est généralement présenté à l'humanité comme le credo du christianisme.
- Dieu est un mot pour exprimer, non pas nos idées, mais l'absence de celles-ci."
- Il est bien piètre économiste celui qui n'est qu'économiste.
- Il vaut mieux être un homme insatisfait qu'un porc satisfait; il vaut mieux être Socrate insatisfait qu'un imbécile satisfait.
7 commentaires
Remarquable ! C'est un auteur que j'aurais dû lire dans ma traversée acacémique.
Ouais ; j'aurais dû...
- "Il est bien piètre économiste celui qui n'est qu'économiste"....
..... Et on est en train d'en crever ! Je ne connaissais pas du tout ce John Stuart Mills ; je vais aller y voir de plus près
Il est sympa, ton blog, sauf que le grenelle de l'environnement, ça me fait un peu sourire quand même...
Le sourire... c'est un peu juste comme argument :-)
On a pas d'autre choix que d'y croire au Gdl'E. On pourra critiquer après, il y aura, j'en suis sûr, plein de place pour la critique des mesures et mesurettes. Mais aujourd'hui nous sommes dans la collecte des données, la prise d'avis... On ne peut pas dire d'avance que cela ne va pas marcher. Le problème est trop grave pour soupçonner A PRIORI la mauvaise foi des uns ou des autres.
Pas mal d'écolos me font penser à ces grands théoriciens naïfs de la lutte sociale intransigeante qui campaient sur leurs position extrêmes. Cela à donné des cautions à Staline, Mao, Pol Pot, Enver Hodja, Ceaucescu... Un peu de modestie que diable! Le gens de pouvoir ne sont pas tous corrompus et, même en admettant qu'il y en ait beaucoup, il faut bien que l'on avance, et vite!
Parenthèse, Stuart Mill est un théoricien de ce fameux "libèralisme" tant honni et qui porte, souvent (et à juste titre), le poids des dérèglements de la planète. Attention , les mots sont trompeurs. Il n'y a aucune commune mesure entre ce niais dangereux : l'apôtre Jean-Marc Sylvestre et cet esprit libre : John Stuart Mill.
"Il vaut mieux être un homme insatisfait qu'un porc satisfait"
Ben....... quand même, un porc jouit pendant 30 minutes sans interruption.... :-)
Bon c'est une fois par an qu'il paraît :-(
"Un État qui rapetisse les hommes pour en faire des instruments dociles entre ses mains, même en vue de bienfaits, s'apercevra qu'avec de petits hommes rien de grand ne saurait s'accomplir."
(John Stuart Mill / 1806-1873 / De la liberté / 1859)
Espérons que ce Grenelle et ses participants soient Grands....
Du latin "liberalis", généreux, noble, digne d'une personne libre, historiquement, le libéralisme est une doctrine politique, apparue au XIXe siècle, qui réclamait la liberté politique, religieuse, économique, etc., dans l'esprit des principes de 1789. L'anglais John Locke (1632-1704), qui a fait de l'individu et de ses droits inaliénables (liberté, propriété...) le centre et l'origine des relations sociales, en fut l'un des précurseurs.
En matière politique, le libéralisme est, de nos jours, une attitude qui défend la démocratie politique et les libertés individuelles. (opposé : totalitarisme).
En matière économique, le libéralisme est une doctrine qui défend la libre entreprise et la liberté du marché. Le principe fondamental du libéralisme est qu'il existe un ordre naturel qui tend à conduire le système économique vers l'équilibre. La loi de l'offre et de la demande, par exemple, conduit à l'équilibre entre la production et la consommation sous réserve de liberté des marchés et de libre concurrence, seules censées garantir l'ajustement optimum des ressources disponibles (offre) à la demande. S'il peut agir librement, l'homme en tant que premier agent économique peut atteindre cet ordre naturel. Les intérêts de l'individu et de la société sont alors convergents.
Le libéralisme économique s'oppose au contrôle par l'Etat des moyens de production et à l'intervention de celui-ci dans l'économie, si ce n'est pour coordonner les entreprises ou garantir un marché équitable (opposé : étatisme, dirigisme, socialisme, communisme).
Mais le projet global du libéralisme, mis en oeuvre à partir des années 80, consiste à transformer la société pour qu'elle réponde pleinement aux exigences du capitalisme :
* libre circulation des capitaux,
* mise en concurrence des travailleurs et nivellement par le bas des salaires et droits sociaux,
* suppression de services publics,
* suprématie absolue de l'économie.
L'idéologie libérale est le fondement des grandes instances mondiales, comme l'OMC ou le FMI qui par leur supranationalité échappe à toute légitimité démocratique. Elle est la seule enseignée dans les grandes écoles où aucune autre vision n'est étudiée. Elle est la seule logique des grandes entreprises et du capitalisme et tend à devenir la seule référence des gouvernements, de droite comme de gauche.
Présenté comme loi naturelle, le libéralisme devient alors intouchable, ce qui lui permet d'échapper aux aléas électoraux du jeu démocratique.
Merci LV pour ce commentaire qui mériterait une note.
Pour ce qui est du libéralisme politique, voire philosophique, on ne peut qu'adhérer sans problème mais pour le libéralisme économique comme loi naturelle, il suffit d'écouter Sylvestre suir France-Inter pour ce rendre compte ce que cette soit-disant LOI contient comme dose d'idéologie. Si loi il y a, c'est celle du loup dans la bergerie.
http://tracesecrites.free.fr/blog/index.php?2007/10/14/290-proposition-d-actions-contre-l-amendement-mariani
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