Le Tout
23/04/2007
Toujours
sans léviter
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« Je suis Dieu et ma vie c'est l'éternité. » C'est du moins ce que prétend, en toute immodestie, mon ami Henri qui rejoint ce que dit Comte-Sponville dans l'esprit de l'athéisme. Un extrait:
« Formidable formule de Nâgârjuna (...) : « Tant que tu fais une différence entre le samsâra et le nirvâna, tu es dans le sannsara. » Tant que tu fais une différence entre ta vie telle qu'elle est - décevante, fatigante, angoissante - et le salut, tu es dans ta vie telle qu'elle est. Tant que tu fais une différence entre l'éternité et le temps, tu es dans le temps. Tant que tu fais une différence entre l'absolu et le relatif, tu es dans le relatif. Et quand tu ne fais plus cette différence, ou plutôt quand elle cesse de te faire? Alors Dieu a cessé de te manquer, comme l'ego de t'encombrer. Rien ne manque : tout est là, tout est vrai, tout est éternel, tout est absolu (Prajnânpad : « Voir le relatif comme relatif, c'est être dans l'absolu »), et plus rien - fût-ce toi-même - ne t'en sépare.
Il n'y a plus que tout, et peu importent les noms qu'on lui donne ou qu'on lui prête : il n'y a plus que l'illimité (Anaximandre), le devenir (Héraclite), l'être (Parménide), le Tao (Lao-tseu), la nature (Lucrèce, Spinoza), le monde («l'ensemble de tout ce qui arrive» : Wittgenstein), le réel sans sujet ni fin » (Althusser), « l'un-sans-second » (Prajnânpad), le présent ou le silence (Krishnamurti) - l'absolu en acte et sans personne.
1 commentaire
Que tout ceci est bien dit. En mesure la portée "illimitée". Tâche d'en transformer le "devenir" en "être". Me plonge en pleine "nature" dans l'inspiration du "Tao" tentant de m'ouvrir au "monde" en ouvrant mes bras à "l'ensemble de tout ce qui arrive". Je m'échappe de moi pour un "réel sans sujet ni fin" dans un "présent" éternel, un "un-sans-second" et goûte dans le "silence" à un "absolu en acte et sans personne."
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