Voyages
21/04/2007
Chaque année, plus de 700 millions de touristes parcourent le monde. En 2010 on devrait atteindre le milliard. *
Un milliard d’agités occupés à gaspiller de l’énergie pour nous appeler d’un col à 5416 mètres dans les Annapurnas et revenir ensuite nous assommer avec leur récit de voyage en nous montrer des centaines de photos jusqu’à l’ennui le plus soporifique et le bâillement mal dissimulé. Au diable les portables et les appareils photos numériques
Des milliers de bordelais s’en vont à perpète sans avoir vu La Rochelle ou Saint Malo ni même la dune du Pyla et la bassin d’Arcachon. Des dizaines de milliers de parisiens qui ne connaissent pas les Alpes, les Vosges ou le Massif central et qui partent pour Bora Bora, le Machu Picchu, Phuket… Des millions d’Américains pansus et fessus qui croisent sur les mers, se font dorer à Cancun ou aux Maldives… J’ai rencontré un couple de Miami à Las Vegas qui connaissaient bien l’Europe et les tables de jeux mais n’étaient jamais allé au Grand-Canyon ni à Brice Canyon, à deux pas de LV. Ce que je faisais à Las Vegas ? Hum, je ne faisais que passer…
Certes les voyages forment la jeunesse et déforment les valises mais, pour sauver la planète, n’est-il pas temps de donner aux jeunes le dégoût des voyages faciles, des files d’attente dans les aéroports, des maladies tropicales, des pays politiquement peu sûrs, des repas trop épicés et potentiellement dangereux pour nos estomacs fragiles, … Cela prendra du temps mais il faut commencer aujourd’hui pour que, plus âgés, ils cessent de trimballer leur carcasse aux quatre coins du monde pour un milliardième photo du Fuji-Yama, de la tour Eiffel, du Golden Gates, du Mont-Blanc, des sources du Nil, du Piton de la Fournaise ou du Taj Mahal.
* De l'art d'ennuyer en racontant ses voyages
Un petit livre de Matthias Debureaux
chez Cavatines
7 commentaires
Tu préférais les soirées diapos des vacances à Biarritz du bon vieux temps ?
Me suis souvent demandé ce qui poussait ainsi à partir, quelle était la part de la pression sociale : "Tu vas où en vacances?" entendu à xxx reprises. "Je reste à la maison" : la honte ! D'ailleurs ce genre de réponse est aussitôt suivi d'explications du genre de "ma mère malade..." comme s'il fallait se justifier de ne pas obéir à l'obligatoire grande transhumance.
Heu... Y aurait-il un message personnel ?
Le texte, et la photo... tout concorde.
Zarbi cette affaire !
Sugus,
Pour les diapos non, pas vraiment. C'est vrai qu'il faut partir... absolument. Je suis le premier à penser ainsi même si je me dis que c'est con-con.
Xav,
Tu serais pas un peu parano par zazard? :-)
Ai pourtant le sentiment que l'équilibre de l'homme est davantage nomade. Mais il est vrai qu'il ne subsiste dans le voyage de consommation pas grand chose de l'esprit nomade. Peut-être aussi que, comme dans un de tes précédents articles, le voyage n'est pas le propre du corps physique et que l'imaginaire peut satisfaire ce besoin d'ailleurs...
Suis content d'avoir découvert ton blog, c'était en me baladant (nomadisme virtuel ?) chez Alain Bagnoud. Du coup t'ai assis (sédentarisme virtuel ?) dans le mien. A bientôt !
Parano ??? Non !
J'aurais plutôt dit Perino. Les chiens ne font pas des chats.
Bises.
Xavier.
Au fait t'étais où ce week-end?
Tu regardais tes poissons rouges les yeux dans les yeux?
Ou bien est-ce que par hasard tu n'étais pas du côté de LISBONNE?
Ah oui, tu y es allé en pédalant à donf sur ton vélo d'appartement, ou bien tu t'y es retrouvé totalement à l'insu de ton plein gré?!
Tu sais que ces petits voyages de quelques jours pour des distances inférieures à 7000km sont les + polluants.
J'adore les donneurs de leçons type jésuites, ça me fait penser à un autre mec présidentiable!
Y aura de l'ambiance dimanche soir, c'est sûr !
Bien vu René! Effectivement je ne suis pas à l'abri de tomber dans la connerie ambiante et en plus ce n'est pas tout à fait fini pour ce qui me concerne ce mois ci.
En plus faut pas compter sur l'autre mec, comme tu l'appelles, pour contribuer à arrêter ce genre de stupidité. Parce que malgré tout c'est au niveau collectif que l'on doit cesser de gaspiller. Même si je regarde mes poissons rouges dans les yeux, cela n'empêchera pas plein de gens de parcourir la planète en tous sens. Il y avait dans les bus de Lisbonne plein d'annonces pour Oslo, Prague, Budapest... au environ de 100 euros.
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