Travail
17/02/2007
Café philo l’autre soir à Saint Julien animé par Alain Gentil avec pour thème « La place du travail dans notre société. » Exposé et réflexion sur la valeur travail. Le travail tel que nous, hommes et femmes du siècle, le concevons ; le travail devenu le principal moyen d’acquisition des revenus permettant aux individus de vivre, essentiel créateur de lien social… est une valeur récente... Je ne vais pas résumer ici un exposé d’une heure et demie qui aurait pu occuper Michel Onfray tout un été dans son université populaire de Caen. Ce qui m’a paru intéressant c’est la piste donnée par Alain Gentil suite à la question :
« La société semble tenir pour acquis que l’homme a besoin de travail, et que celui-ci est et demeurera le fondement de notre organisation sociale. Et si cette idée était fausse ? »
Par la magie de la toile, j’ai retrouvé la piste tracée par Alain dans un livre de D. Méda qui date de 1995. Postulat de l’auteure : Le travail, tel que nous le pensons, est une invention récente du 18ème siècle (Adam Smith). L’emploi pour tous est remis en cause. La diminution ou la raréfaction du travail dû à l’automation et aux énormes gains de productivité qui multiplient les richesses, est nette. Ceci bouleverse ce que nous tenions pour évidence.
En conclusion, pour D. Méda et A. Gentil, il est actuellement plus que temps de « briser le consensus qui s’est construit autour de la flexibilité productive, fondée sur l’acceptation de sacrifices sociaux. » Il faut trouver d’autres manières d’établir ou de rétablir le lien social par d’autres formes d’activité que les emplois salariés. Il faut donc accepter d’autres moyens de distribution du revenu que le seul travail. L’objectif des associations est de permettre aux individus d’échanger autre chose que des services marchands. Chacun existe par ce qu’il sait faire et ce qu’il peut apporter aux autres.
Pour rétablir la rentabilité, le travail a été dégradé. Il nécessaire de retrouver une dignité du travail. La satisfaction de "faire quelque chose" dans son travail ne doit pas être réservée aux seuls intellectuels. Sortir de la désespérance exige trois conditions : assurer à chacun un revenu, garantir statuts et reconnaissance sociale, pour une activité digne, voire valorisante.
Pour les détails suivez le lien
PS: La thèse d’Alain Gentil, de Dominique Méda et d’autres montre à quel point nos candidats, qui ne nous parlent que de travail valeur sacrée et de sainte croissance, sont à côté de la plaque.
6 commentaires
Très bien. Je suis déjà convaincu, bien sûr !
Je ne cesse de dire que ce libérallisme n'est qu'un système temporaire et qu'il se passe seulement qu'il est difficile d'extraire sa pensée d'un système dans lequel on vit !
:-)
filaplomb,
Cela va au delà de la critique du libéralisme. Le travail tel qu’on le connaît est une notion crée avec Adam Smith et peaufinée par Karl Marx. Cela peut paraître gonflé de mettre dans le même sac l’apôtre du libéralisme et le théoricien du communisme mais ils avaient une analyse assez proche du travail valeur marchande, même s’ils n’en tiraient pas les mêmes conclusions.
La position de D. Méda est différente, elle dit que dans notre société d’automation la quantité de travail nécessaire et donc sa valeur marchande diminue et que comme le travail depuis deux siècles était la valeur essentielle de création du lien social (ceci était différent dans des époques plus lointaines), et bien il faut trouver d’autres moyens de créer du lien social, minimiser le travail comme valeur première et donner au travail restant un sens qui apporte plus de dignité humaine.
On sort du cadre.
Grâce à toi j'ai flingué le travail, en tout cas le lien que tu donnes.
http://www.goknow.com/Products/FlingIt/
Je pense que cela valait le coup de le flinguer. Pas mal ce soft, cela me donnerait presque envie de m'acheter un palm mais est-ce bien "Simplicité Volontaire?"
Le grand classique du genre est aussi "fiché" sur le même site.
Tu dois déjà connaitre...
http://www.cnam.fr/lipsor/dso/articles/fiche/rifkin.html
Merci pour le lien. Je ne connaissais pas.
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