Jean-Pierre
20/12/2006
Je me souviens JP
tu étais un sacré provocateur
Je me souviens que tu venais
en costard cravate
au milieu de notre bande
les joyeux théâtreux
et tu ouvrais ostensiblement
Minute le journal
de droite extrême
Tu étais un sacré provocateur
au point de te faire détester par beaucoup
et d’agacer même ceux qui te trouvaient sympa
et que tu trouvais sympathiques en retour.
Je me souviens que tu râlais quand les bébés pleuraient
Je me souviens que tu avais couché
la moto flambant neuve de Popoche
Je me souviens que tu avais fait un casus belli
d’un petit lambeau de ton jambon de Babaz
qu’un invité indélicat avait discrètement
détaché au couteau.
Je me souviens que tout cela était arrivé au Prats
en un seul week-end.
Tu étais un sacré provoc.
Je me souviens que tu disais narquois,
aux programmeurs en peine :
« read the fucking manuel »
Je me souviens que tes questions
mettaient les pauvres professeurs à la torture
et qu’à la fin du cours
tous le monde se rappelait de toi.
Je me souviens que tu couchais sous la tente
et qu’au matin, costard et attaché-case,
tu passais en cadre fringant les portes de la banque
Je me souviens qu’à ton mariage,
tu avais étouffé dans l'oeuf (de caviar iranien)
nos provocations des théâtreux.
Lundi, dans ta caisse tu nous as provoqué une dernière fois
et cette fois, tu n’as pas eu le dernier mot
On aurait pourtant aimé que tu répliques lorsque ta grande sœur nous a dévoilé un coin des graves déchirures de ton enfance.
On aurait aimé que tu nous dises pourquoi tu avais tellement besoin d’amour et pourquoi tu savais si mal le demander.
1 commentaire
Je ne connaissais pas ce JP là, mais les questions:
pourquoi tu as tellement besoin d’amour et
pourquoi tu sais si mal le demander?
on a bien souvent envie de les poser.
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