L'alphabet des nuits
01/07/2006
Jeremy Assaël est juif donc pas vraiment haïtien, C’est un moun vini, un étranger, même s’il est de la troisième génération des Assaël à vivre et travailler dans l’île. Il tient un commerce que son compagnon du moment, Lucien, surveille avec sa Winchester à canon scié. Un jour Lucien est assassiné par un flic. Le roman se passe sur fond de désordre haïtien banalisé, il n’est donc pas anormal qu’un policier se venge de cette manière sans gros risque de rétorsion.
Jeremy en a marre. Il va partir. Il cherche à savoir ce qu’est devenu Fresnel, l’amour de sa vie. Il décide de porter sa peine devant le tribunal des invisibles: Le missionnaire sur la montagne, Johnny Bell, pasteur américain, puritain, homophobe et connaissant les "mauvaises mœurs" de Jeremy, Bell a le bras long mais il ne fera rien. Puis il consulte Zaccarias, chef de l’armée des nuits folles, oreille du président et même son éminence grise (foncé), un homme dangereux puis enfin un prêtre vaudou.
Jean Euphèle a écrit un petit livre pour le nombre de pages mais d’une grande densité d’écriture. Non seulement il fait vivre la folie et l’angoisse de la vie en Haïti mais il le fait avec des images très belles et des expressions étonnantes qui fleurent bon leur parler créole.
JEAN-EUPHÈLE MILCÉ - L'ALPHABET DES NUITS
Bernard Campiche éditeur
Ce livre a obtenu le prix Nicole en 2004.
Depuis Jean Euphèle a publié un autre livre ce printemps Un archipel d'espoir aux éditions Bernard Campiche dont je parlerai un de ces jours. Il a aussi dirigé pour la Nouvelle Revue Française, le dossier n° 576, Hommage aux lettres d'Haïti, en janvier 2006, dossier préparé avec la collaboration d'Emmelie Prophète et présenté par Lyonnel Trouillot.
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