Tulipomanie
04/05/2006
1634
La popularité des tulipes se répandit dans une grande partie de l'Europe.
Pourtant, elles demeuraient un luxe surtout réservé aux riches. Il est vrai qu'à l'époque, les jardins étaient plutôt une collection d'objets précieux.
La tulipe, déjà onéreuse, y jouait un rôle principal. Mais le prix de la tulipe ne cessait d'augmenter et en 1634 précisément, il connut une véritable explosion. Ce fut le début de la "Tulpomanie ".
Le commerce des bulbes devint une véritable spéculation. On les achetait et on les revendait sans que l'argent ou les marchandises aient changé de propriétaire. Tout se passait sur papier. Sans oublier qu'on ignorait ce qui allait sortir du bulbe. Le négociant ne pouvait donc qu'avoir confiance qu'il s'agît bien d'une belle tulipe. Il n'était pas certain que le bulbe vendu par le marchand fût passé entre ses mains, ni que l'acheteur eût la somme d'argent ou la marchandise requise. Le plus souvent, l'opération en restait sur une promesse. L'acheteur devenait à son tour marchand et revendait le bulbe à la personne suivante. Non sans bénéfice... Le nombre d'intermédiaires ne cessant d'augmenter, les prix poursuivaient leur escalade. En tête de liste, se trouvait la Semper Augustus. Son prix le plus fort atteignit cinq mille florins, un prix équivalent à la valeur d'un immeuble bourgeois de l'époque à Amsterdam. Mais l'argent n'était pas le seul moyen de paiement. A l'époque, les marchandises s'échangeaient ou se payaient souvent en nature. Ainsi, pour un bulbe de tulipe Viceroi (qui valait deux fois moins que la Semper Augustus) il avait été convenu le paiement de:
2 charretées de blé, 4 charretées de seigle, 4 bœufs gras, 8 cochons gras, 12 moutons gras, 2 fûts de vin, 4 fûts de bière, 100 livres de fromage, un lit, un vase d'argent et des vêtements.
Le commerce des bulbes de tulipes avait généralement lieu dans des petites pièces en retrait dans les auberges, les tavernes et les gargotes. Il était illégal mais personne n'ignorait son existence. Les enfants jouaient le rôle d'espion. La Tulpomanie prit fin trois ans plus tard. Les prix commencèrent à chuter, de nombreux marchands firent banqueroute, ce qui, à l'époque, était susceptible de lourdes peines de prison. Des fortunes fondirent comme neige au soleil et beaucoup se retrouvèrent au chômage. Pour finir, les autorités durent intervenir et en avril 1637, tous les accords spéculatifs furent annulés et le prix maximum pour un bulbe de tulipe fut fixé à 50 florins.
Trouvé sur : http://www.bakker.fr/
9 commentaires
C'est fou ce qu'une simple fleur peut révéler d'une époque!
Une des fleurs qui m'inspire le plus pour mes photos.
sympa comme article, histoire et tulipologie. Freemen en ballade, j'ai vu que je n'étais pas linké sur ce blog, c'est dit ! Amicalement.
Je constate que tu as soigneusement préparé ton voyage ...
Eh oui. Avant de partir, je suis tombé par hasard sur ce texte que j'ai entendu presque tel quel au Rick museum et lu au Keukenhof. Un classique en qq sorte.
C'est la trame de La Tulipe noire d'Alexandre Dumas.
L'amateur de tulipes est une des cibles de La Bruyère.Ce sujet est passionnant.
Bienvenu sur ce blog horticulteur.
donc c'est Harang ; et Saint-Sulpice ? Y fûtes-vous ?
" La tulipe est parmi les fleurs ce que le paon est parmi les oiseaux.L'une est sans parfum, l'autre est sans voix; l'une s'enorgueillit de sa robe, l'autre de sa queue ". Un des incipit(s)(?) de Gaspard de la nuit.
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