J'étais derrière toi
05/04/2006
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J'étais derrière toi
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Nicolas Fargues
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(P.O.L)
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Selection du Livre Inter
Le narrateur, français, blanc, très beau (comme Nicolas), la trentaine, deux enfants, une femme superbe et noire. Un malheureux jour, il baisouille avec une chanteuse, noire elle aussi, et il raconte sa mini frasque à sa femme le couple se dérègle et se met à fonctionner en mode sado-maso. Elle part pour trois semaines à Kodong et couche avec un beau noir, un mobalien. Le narrateur lit son journal intime et commence à raconter à un ami (virtuel) ses aventures sentimentales.
Le narrateur plaît aux filles au point qu'elles lui filent leur numéro de téléphone dans les restos, c’est précisément ce qui se passe à Romanze, en Italie où il est venu rendre visite à son père pour deux jours. Notre héros ne fait ni une ni deux, il téléphone à la fille une superbe gonzesse, vingt ans, la classe italienne et tout et tout… Rentrés à la maison il va bien sûr avouer à sa femme son aventure, enfin pas tout de suite mais presque, et la relation sado-maso repart de plus belle… Bon, je vous raconte pas la fin.
C’est écrit dans une langue moderne et simplifiée, pleine de choses, de trucs, de machins, de "bref" qui annoncent de très longues phrases à la ponctuation alléatoire. « Tu vois ce que je veux dire », « OK, je sais que c’est un cliché mais c’est vrai », « Qu’est-ce que je disais déjà ? Je me justifiais sur un truc. C’était quoi ? Ah oui… » De longues listes d'adjectifs, de questions, pas de chapitre… Moderne quoi !
Cette une histoire dans l’air du temps, plus de sexe que de psychologie, plus ado qu’adulte, plus parlée qu’écrite, on se prend pas la tête, on aime les trucs simples, les machins fastoches, les choses qu’on comprend du premier coup. C’est comme l’équipe d’Italie, y pas autant de noirs que chez nous et puis les couples blancs et noir c’est peut-être pas une bonne idée, après tout. Mais je m’égare… Peut-être… « et ma lucidité me fera paraître démoniaque en comparaison du mec lambda qui dira merde à sa meuf quand il pensera merde, qui la baisera quand il aura envie de la baiser. (…) On est tous les même faut pas croire. Et puis merde, je ne suis pas si mauvais que ça, c’est pas vrai. »
Voilà, elle était derrière lui la meuf.
11 commentaires
Pas vraiment emballé par le livre du bel écrivain dirait-on? Cest bien le nouvelle note qui résume.
T'as tout compris JPaul, j'ai même été un peu agacé mais on ne peut pas plaire à tout le monde comme le prétend une émission qui précisément ne me plaît pas de masses. J'avance dans ma lecture, les notes vont suivre gentiment. L'année prochaine ce sera ton tour.
Pas aimé non plus ce livre écrit sans chapître donc à lire d'une seule traite....
Agacée oui, je me suis surprise à penser en le lisant : "bon ça va raccroche", comme s'il s'agissait d'un "ami" au téléphone. Oui ce livre est plus parlé qu'écrit (c'est un peu ce qui fait l'originalité du bouquin) mais ces quelques paroles un peu "déplacées" ("oui je m'égare") si l'auteur les juge déplacées, et bien il ne les écrit pas. En attendant elles sont là noir sur blanc.
Quant à l'histoire : un couple à la trentaine sur le déclin, un narrateur qui n'a pas vraiment trompé sa femme hein... Ben non, c'est pas lui. Mais plus tard, son épouse elle a une véritable aventure sexuelle avec un grand noir.
Il est beau, financièrement aisé, cultivé, mène une vie sociale... Et comme dans un film rencontre une tès belle, très jeune et intelligente (réussit haut la main un examen après une nuit toute blanche...) italienne, pas bien fringuée le premier jour, mais en fait bien friquée aussi.
Merci Danielle pour ton commentaire. J'ai détesté ce livre mais comme il faisait partie de la selection du livre Inter je me suis forcé à une certaine modération sur ce blog.
Je partage tes critiques et cela m'ennuie que l'alliance française paye ce monsieur à Madagascar pour écrire des trucs aussi affligeants.
A l'époque (avril-mai) je suis allé cracher mon venin sous le pseudo "marcel" sur le Buzz littéraire. Il semble qu'il on viré mes commentaires.
Ces jeunes buzzeurs seraient-ils déjà aussi ripoux que leurs ainés? à suivre.
Bonsoir,
Je ne connaissais pas (avant de te lire) le Buzz littéraire.
Je suis allée voir : tes commentaires sur ce livre y figurent toujours.
Merci Danielle.
J'aime assez ce site bien que la plupart du temps son biais "Jeune et joli(e)" me gratte un peu comme une vieille plume sur un page trop blanche et vierge.
Bon, t'as pensé quoi de mes commentaires à chaud? Refaisons un petit débat post-livre-inter ici!
En fait, je m'attendais à pire, à des commentaires plus violents. "Cracher son venin" est une expression assez forte non? et je t'ai trouvé plutôt modéré dans tes propos, non ce n'est pas vraiment cela : tu dis des choses très négatives sur ce livre mais avec des mots et surtout une tournure qui font que cela "passe", que c'est accepté; bien écrit quoi.
Sinon, d'accord avec ton avis si ce n'est que la gente féminine peut aussi ne pas aimer ce livre.
A sa lecture, je pensai que les hommes aimeraient et pas les femmes.
Et dire que je l'ai acheté (ben ouais, des fois on dérape) Bon mais je l'ai prêté à une amie (autant lui épargner une dépense inutile...) . Son avis : "j'ai pas aimé".
"Des choses négatives dites de manière modérée", c'est bien, je m'améliore. J'avoue qu'en débarquant à France-Inter, je craignais que ce livre ne soit choisi, c''était celui dont on parlait dasn la presse avec le Bégaudeau qui avait déjà eu un prix et puis la selection nétait pas mirobolante.
Un des premier juré que je rencontre dans la maison ronde me dit: "ce sera un combat de génération". Il était pour Fargues... Une des premières à parler a dit: "J'ai bien aimé le Fargues, en plus il est très mignon", ce qui a suscité des rires un peu indignés... Bon, assez rapidement on a vu que ce ne serait qu'un second choix.
Pour ce qui est du sexe des lecteur, tu dois avoir raison, ce n'est pas tranché.
Pour ma part, j'ai aimé le style agréable, fluide et dynamique et les passages concernant le flirt avec la jeune Italienne (et plus généralement la partie qui se déroule en Italie), mais j'ai vraiment été oppressé par ces nombreuses descriptions sur la crise du couple du narrateur, sans parler de sa femme Alexandrine, présentée comme agressive, sans humour et tyrannique. Il est dommage que l'auteur n'ait pas davantage développé son flirt, au lieu de se noyer dans d'innombrables lamentations sur le fait qu'il soit martyrisé par sa femme. Bref, un roman où l'on trouve du bon et du beaucoup moins bon!
Merci Nico pour ce témoignage qui me remet en tête ce livre que je n'avais donc pas trop aimé. Il faudrait en lire un autre, peut-être...
J'arrive très en retard sur ce post qui date de trois ans déjà. Je suis d'accord avec vous pour dire qu'en effet le style est très particulier et différent de ce que l'on a l'habitude de voir.
Cependant si je n'irais pas relire ce livre une deuxième fois (comme il m'arrive fréquemment de le faire quand j'en aime un), j'ai été réellement touchée par celui-ci.
Je pense qu'il ne pouvait y avoir que cette écriture qui pouvait décrire le comportement d'Alexandrine parce que cela nous donne l'impression que le ressenti de l'homme y est traduit "en direct".
J'y ai un peu (beaucoup) reconnu une personne que j'aime énormément dans le personnage d'Alexandrine. Et je crois qu'il faut avoir fréquenté quelqu'un qui lui ressemble pour être sensible à ce livre.
Parce qu'il est vrai que la tragique histoire du méchant monsieur qui trompe sa méchante femme et qui va trouver une gentille fille qui le réconcilie avec le genre féminin c'est assez affligeant...
C'est vers le personnage d'Alexandrine qu'il faut se tourner pour y voir toute la profondeur du livre ... et de l'auteur, qui a très bien su analyser ce type de personne.
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