Lettre Inter
01/03/2006
Un extrait de ma lettre pour participer au jury du livre inter:
Saint-Julien le 4-février-2006
Je suis un multirécidiviste à cheval sur le siècle. Ce qu’il y a de bien, c’est que je peux reprendre l’entête des années passées. Ce qu’il y a de moins bien c’est que je ne connais toujours pas les consignes. Lettre longue ? Lettre courte ? Curriculum de lecteur détaillé ? …
Il y a juste une chose que j’ai notée ces deux dernières années à la lecture des bribes de lettres qui précèdent l’annonce des noms des vingt élus au journal de 13 heures, il est de bon ton dans sa lettre de dire qu’on aime bien le futur président du jury (vrai, écoutez les enregistrements !) Donc, je vous dis tout de suite à quel point je suis un fan de l’œuvre de Jean Echenoz, pas seulement son Goncourt, le sublime et incontournable Je m’en vais qui met en scène cet attachant et inoubliable personnage de Ferrer mais aussi ce Cas Ravel un texte parfait que seul la musique de Ravel égale en beauté. Voilà qui est fait !
Il me semble que si vous n’avez jamais retenu mes lettres, c’est parce que je m’y étais résolument présenté sous mon meilleur profil. Cette fois, j’ai décidé d’être franc : Il y a du Mister Hyde en moi. Non, je n’ai as été le bon père, le bon mari que je vous avais dépeint, en fait j’ai passé une grande partie de ma vie à me prélasser pendant que ma femme assurait les tâches domestiques. Je n’ai pas mon pareil pour me tirer au moment de la vaisselle avec un bon bouquin.
(Il y en a que cet excès de franchise vont étonner:-)
T'as aucune chance a dit ma femme. Elle a raison!
13 commentaires
"Un multirécidiviste à cheval sur le siècle"... on gagne quoi à faire partie de ce jury? T'es surement trop bon pour eux ;-)
On est écrivain qu'en ce qu'on est trop bien different des autres...Mais dans la quêtte de soi,l'on doit toujours sentir l'humanité emporter,sinon on n'est pas un vrai écrivain:tel est la dualité.
Etre franc,c'est prefereable,dans une societé intellectuelle/relico-dogmatique où laisser connaitre au public public son moi est un crime et et tuer son surmoi en chambre est une sagesse.
Bonne chance.
Paranoïa
C’est bien l’autre et pas moi qui fait tout de travers,
quand j’écris quelques mots, il met tout à l’envers,
n’est pas plus écrivain que moi suis un artiste,
j’aime pas son regard quand sa mine est si triste.
Quand je suis dans mon bain, il est là ce pervers,
S’il me mate tout nu, je lui colle un revers
et quand j’ouvre la bouche on dirait un dentiste...
Bien besoin de ce gars qui joue les duettistes.
Je l’ai vu l’autre jour face à moi dans Nevers,
chaque fois il portait mes derniers pull-overs
chez l’unique coiffeur qui se dit visagiste.
Faudrait pas m’énerver, je suis pas pacifiste
Que vient faire un sosie dans mon bel univers ?
Il a même à ses pieds, mes golden retrievers
qui le suivent partout, ça me rend alarmiste.
Voulez-vous mon avis ? c’est un bel arriviste.
Je m’en vais le geler comme au moins dix hivers,
de ce pas ressortir tous mes vieux revolvers.
De nous deux nous verrons qui reste sur la piste,
J’aime plus ton image un peu trop réaliste.
Jacques Barthélémy
Garges les Gonesse
Ruth,
On ne gagne que l'expérience de participer à un débat littéraire, le plaisir de se confronter à 10 bouquins, le plaisir de l'échange...
Ceci dit, tu es la deuxième personne à me poser ce genre de question, la première étant une compagne d'écriture de longue date. J'avoue que cela me fait réfléchir et qu'il est probable que je ne serait pas candidat l'an prochain. C?est ce que j'avais dit l'an passé mais cette fois, je crois que je n'ai vraiment plus envie...
Pour cette année je serai fixé dans une semaine. Ceci dit la remarque "trop bon pour eux" m'a fait plaisir :-)
Forment,
Être écrivain c'est peut-être se sentir un peu différent. C'est surtout avoir envie d'écrire au point que cela devienne une nécéssité. C'est aussi faire très attention aux mots que l'on emploie de manière à être compris ;-)
Le poème copié-collé est sympa mais si tu avais ajouté un commentaire cela aurait été mieux ;-)
C'est que chaque auteur a en realité son lexique,son approche,son apprehension,son sensible,et même son..."mot".
Je disais en somme au tout premier commentaire qu'il faut s'attendre plus à être compris des lecteurs,profanes,que par d'autres écrivains.
Chaque écrivain voit parfois en lui-malgré les ambitions modestes de certains comme toi mon ami joel-la contunuité de la vie:là est toute la contradiction des litteratures,et même de oppositions que des écrivains classiques ont connus.On ne peut pas s'empêcher,dès lors d'avoir ses sentimnts.
seulement,il y a l'autre;et l'autre,il veut justifier notre regard,et il pense que notre plainte n'est pas fondée,qu'elle est beaucoup plus émotive que realiste...Il voit en nous un paranoiaque,sans penser qu'il se regarde en fait à travers nous...sans songer que le vrai paranoiaque c'est peut...lui même!
or notre poète n'est pas loin d'aborder le sujet du jour,alors j'ai copié-collé,mais sur mon pseudo,afin d'éviter toute confusion.Je ne suis pas l'auteur du texte:il s'agit du texte d'un auteur primé u concours de poesie Calliope,sur le theme:"L'autre".L'autre parce que,tu l'as dit,certaines lettres suffisaient d'^tre des encouragements pour succiter de l'interêt,l'autre...comme verrait Sartre.
En fait,je ne suis pas tres loin de la conception de Michel Serres.Te souviens tu de"Peripetie de l'édition".On pourrait voir un denominateur commun.
Je me souviens d'une lettre que j'ai reçu d'un des tout puissants poète de la planete :"La poesie pour moi c'est...et si on ne peut pas la faire de cette façon c'est bidon".c'est terrible:on chasse les colons pour devenir des oppresseurs.
C'est une contradoiction grave dans la vie de beaucoup d'écrivains:recreer le monde et le juger complet et parfait.tout devient alors selon lui une mesure de sa sensibilité,sinon,monsieur...A la porte!!!
"Je disais en somme au tout premier commentaire qu'il faut s'attendre plus à être compris des lecteurs,profanes,que par d'autres écrivains."
Malraux a dit qq chose comme : "au delà de 15'000 exemplaires tout livre est un malentendu" et je suis d'accord avec ça. Ceci dit, je te rejoint, il est sans doute plus facile de plaire à 15'000 "profanes" qu'à une poignée d'écrivains.
Bon, où sont les 14700 autres?
Oui.Mais encore,j'insiste sur ce que l'écriture a son mystique,son profond,son personnel.Quand on commence a parler sa langue,tous devient comme un caps de concentration:certains sont condamné à connaitre notre destin,d'autres sont acharné à perpetuer notre perte.
Tu vois Joel,on pourrait approcher l'orphelie sur plusieurs regards.Le sera le plus faussé sera le regard savant. Sartre savait dire qu'il est en retard sur notre siècle donc...en avance!!
Et alors Camus,l'auteur Françaisq le plus diffusé ne cache pas son amertume face aux milieux intellectuels...Je medis que nous avons un devoir,celui d'écrire de façon que cette écriture devienne une necesité comme tu le disais.As-tu lu l'article "Le livre:un cordon ombilical entre Dieu et l'Homme"?
L'écriture,la gloire est un pur concours de circonstance.Et Andre Malraux restent de ceux qui ont toujours vuent l'art au point de vu subjetif :"L'art est un anti-destin".
Nous avons un devoir,c'est ecrire,travailler à la perfection,mais toujours écrire,pour l'homme non pour les savants.
Que disais-je?Ce sont parfois en profanes qui ont introduit beaucoup d'ouvrage dans la communauté litteraire.Ce dont j'ai peur c'est qu'un jour ...ce soit le sensible qui juge le rationnel.
Que penses tu de ce que nous appelons "sensations fortes " en épistemologie??C'est bien,sauf qu'en litterature...c'est de la ruine!!
Tu vois,le truc c'est que l'intellectuel a la salle idée que tout ce ferme autour de lui,qu'il est compact...
Quelle façon de se denier et de tuer ....!
"Nous avons un devoir,c'est ecrire" Non, c'est surtout de ne pas ennuyer les lecteurs :-)
Un devoir n'est pas une obligation;le devoir est moral et circonstanciel,selon l'urgence qu'on a.
Je n'ai jamais dit écrire le vent pour le simple plaisir d'écrire.
Je pense en toute lucidité qu'on ne devrait publier qu'en ce qu'on croit apporter à l'humanité.
As-tu lu mon article sur le livre?
"Je tiens...et...pour n'avoir pas écrit une ligne pour empêcher le masacre qui ...à la commune"
Jean Paul Sartre.
Quand je dis qu'écrire est un devoir,je ne veux pint dire qu'il faille s'arteler à remplir des feuilles:c'est écrire,aussi mediocre que cela peut parfois paraitre,autant qu'on sent l'urgence.
Et l'urgence mon ami Joel,là est tout le problème:
1-Beaucoup voulaient au depart cracher sur "J'accuse..."d'Emile zola dans l'affaire Drefus.Pourtant,même sans granbde preoccupation esthetique,qui pourrait nier l'importance de cette lettre en ce qui concerne le temoignage de la generosité des écrivains engagés?Et ..l'éfficacité!
2-Pendant que beaucoup de psychologues seraient tenter par l'"orphelie",beaucoup d'éditeurs ne nous ont pas laissé cet impression.
3-Quand Beaudelaire publiait ses "fleurs du mal" ou alors Edgar Poe ses ouvrages,qui ne trouvaient l'ennui...et pourtant...
4-Pendant que certains-moi cxompris- font des cauchemars pour avoir lu "prières d'un saint en Enfer",ou alos éjaculent dans leurs panta..d'autres pensent que son aspect mystique est d'une importance...
Je ne sais pas trop pourquoi tu écris,en depit de ce que je n'ignore pas que la litterature est sacrée à tes yieux.Mais moi,quand j(écris,c'est que j'ai le sentiments que ne pas écrire serait une trahison.
Un mot,un vers peut bourleverser toute une vie!!Et l'avoir cacheé,alors qu'on n'ignorait point s pertinence est un crime!!
"Prières d'un saint en enfer"était un devoir,je l'ai fait et j'en suis heureux.Mon ragard sur l'oeuvre est toute autre chose.
Je m'interroge _unpeu trop tard:pour la parnasse ou pour l'engagement??
Merci d'avoir publié un bout de la lettre qui démarre sur des chapeaux de roue. J'aimerai connaître la suite. Utilisez mon mail si vous ne voulez pas publier ici. Merci
D'accord.
Mais on ne peut pas traiter d'incoherent ce qui nous ai incomprehensible.Aussi,il faut s'interroger quelques fois sur ce qui peut bien...
D'accord cependant.
Bonne chance à vous.
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