Internet Romance -31-
29/08/2005
20-Décembre 92
Au réveil, même scénario qu'hier. Café, croissants… Cette fois, pas question de succomber aux délices de Capoue. J'attaque tout de suite. Elle ne fuit pas la conversation. Elle a beaucoup réfléchi. Il lui faut du temps. Beaucoup de temps. Des mois sans doute. Elle ne peut pas se décider maintenant. Non. Ce n'est pas à cause Tom. C'est entièrement de sa faute. Elle s'est emballée trop vite. Ces dernières semaines, elle s'est enivrée avec les préparatifs pour fuir le problème. C'est un comportement stupide. Elle est idiote. Le mariage c'est très sérieux, surtout quand on veut des enfants. Il faut être sûre de soi. Elle s'excuse, c'est sa faute, complètement de sa faute. « Oui, ma faute. C’est vrai. J'ai un cerveau tout petit, comme une oie, il me faut pardonner. Je suis trop bête. » Je n'arrive pas à en placer une. Sa défense si bien argumentée au départ, se noie, maintenant, dans les redites. La confusion est totale. Elle aligne trois mots en anglais, trois mots en français. Elle s'explique, s'accuse, regrette, pleure, parle d’enfants, se défend, s'accuse à nouveau, s'excuse encore. Hésite… « Le mariage, les enfants, c'est trop sérieux. Non, Tom n'a rien à voir. C’est ma faute… Sorry. This disaster is completely my own fault… I’m so sorry... » Elle veut que je lui pardonne. Elle espère que je vais lui pardonner. Elle me fait promettre de ne pas la laisser tomber. Je reste muet. J'attends la conclusion de sa plaidoirie, mais son discours s'arrête net. Mary-Ann est tendue. Le son se fait trop aigu. La corde va rompre. Quant à moi, je vais exploser comme un bang de cymbales.
Conclusion : Il faut annuler le mariage, immédiatement. Je retourne dans le pub de la veille Après trois whiskys, je me console en me disant que dans quelque mois, à Grenoble, avec une Mary enceinte qui aurait décidé de me quitter, de rentrer en Australie, cela aurait été bien pire. Mais cette éventualité là, je n’y crois pas vraiment. Je vais prendre le premier avion pour Lyon Satolas. Je retourne au deux-pièces cuisine de Mary. Elle est là, prostrée dans le rocking-chair. A peine rentré, on sonne. C’est Tom. On se croirait au théâtre de boulevard quand le mari, qui n'est pas le mari, surprend l'amant, qui n'est pas l'amant. Nous sommes tous les trois figés, et le rideau ne tombe pas. Tom est là, grand, costaud, mal rasé, en tenue de sport. Il passait par-là. Il voulait me rencontrer. Je me surprends à dire « I’m pleased to meet you. » Content de te voir, Tom.
Plus idiot, on ne fait pas !
6 commentaires
Elle était donc effectivement à la masse... Ça n'a rien de surprenant, mais c'est un peu dommage.
En revanche Nico révèle une maturité qui paraît pour le moins inattendue ! Je persiste à penser que je le vois bien s'effondrer ensuite et en garder une blessure inguérissable...
La fin à la Courteline rattrape un peu le coup... Ça aide à prendre du recul... Au détriment peut-être de l'effet dramatique :-)
Bien observé Thierry.
De mainère générale je crois que cette histoire manque un peu de ressort dramatique.
Le héros est attachant, c'est déjà beaucoup ;-)
Je sui content de cette fin qui me laisse pas mal de lattitude pour ma modeste version que je mettrai en ligne le 01/09 à 00h et des poussières. En tous cas, bravo pour l'ensemble.
Quand va-t-on voir la version de Thierry?
Puisque c'est la règle, je t'annonce quetu feras partie de mes liens demain 31/08, jour de BlogDay.
Merci. Je ne sais pas si j'aurais le temps de m'en occuper. Je suppose que je ne dois pas lier le tien puisque le but est de faire une grande chaîne et pas des boucles.
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