Internet Romance -28
23/08/2005
...Louise souriait à l’écoute de mon résumé.
Elle croyait savoir qu’avec Nicolas, la relation n’avait pas été… disons… à la hauteur des espérances de Mary-Ann. Je ne pouvais pas lui raconter les récits croustillants de Nico. Dommage ! Ça nous aurait fait rire un peu ! De toute façon, que pouvions nous faire ? Rien ! Nicolas allait partir en Australie. Le mariage aurait lieu. Après on verrait bien. Louise, un brin croyante, pouvait prier, moi, que pouvais-je faire ?
Pour raconter la suite, le mieux est encore de laisser la parole à Nicolas. Aussi incroyable que cela paraisse, il l’a écrit avec force détails dans son journal secret, un récit agréable, avec dialogue et fioritures. Un texte qu’il a dû beaucoup retravailler à son retour de Sydney. En voici le principal :
17-Décembre-92
"Grenoble - Francfort - Singapour - Sydney – Me voilà à deux escales du bonheur. J'ai eu Mary ce matin au téléphone, avant mon départ. Elle m’a reparlé de l’espoir qu’elle avait eu d’être enceinte, après son séjour en Europe. Sa voix m'a un peu inquiété. Elle se fatigue trop. Elle rendra son appartement à la fin du mois. Début janvier, nous irons habiter à l'hôtel ou chez ses parents, ce n'est pas encore décidé. Moi, je préférerais l’hôtel. De toutes façons, ce ne sera que pour une dizaine de jours. Je me cale profondément dans mon siège. J'adore cet instant, ce moment précis où dans l'avion tout se calme, l’instant où les anxieux prennent leurs pilules et s’enfoncent dans leurs fauteuils, les hôtesses mettent leurs ceintures et les réacteurs vrombissent. J'aurai commencé et terminé l'année en Australie. Mon intuition me dit qu’un jour, Mary et moi, nous vivrons dans ce pays. Je ne pense pas que Mary supportera bien longtemps cette séparation. N'importe, je suis prêt à la suivre partout, dès qu'elle changera d'avis. Pour l'instant, elle veut fuir. Fuir Tom ? Peut-être. J'aurais aimé, moi aussi, couper les ponts, changer de vie. Essayer l’Australie pourquoi pas ? Je me plonge dans les aventures du commissaire San Antonio et de son valeureux Berrurier. Je l’ai acheté à l’aéroport. Ce titre manquait à ma collection. Malgré San A, le voyage n'avance pas vite. Entre Singapour et Sydney, ma voisine japonaise, a droit, en anglais, au récit presque complet de mes aventures avec Mary-Ann. Je ne lui épargne aucun détail. Notre périple en Europe : les concerts, les œuvres. Je lui parle de Mary. De sa beauté extérieure et intérieure qui rayonne si fort. Elle semble passionnée. Je lui explique les complications du déménagement de Mary. Elle se montre friande de tous les détails de la préparation du mariage."
1 commentaire
Il est métamorphosé notre Nico.
Les commentaires sont fermés.