Internet Romance -24-
18/08/2005
Après ce texte un peu chaud, le quotidien à nouveau, en style télégraphique :
« Retour Vendée. Temps passe trop vite. Mardi. Victoria Hall. Concerto Empereur… Notre concerto. Heureux présage. Jeudi. Concerto pour violoncelle de Lalo et symphonie en ré mineur de César Franck. Moins bon… mais Mary aux anges, donc suis content moi-aussi. »
Et les grandes questions :
« Mary ne prend pas de précautions quand nous faisons l’amour. Elle veut un enfant. Avons parlé des risques liés à ma maladie. Elle croit que la prière est la solution. La Science Chrétienne est vitale pour Mary. Je prie aussi. Je suis prêt à me convertir. Mère choquée. Père muet. Tant pis. Mary veut enfants, veut mariage dans sa religion. Je suis d’accord, d’accord sur tout. »
La grande affaire ! Le mariage était décidé.
Quelques détails restaient à préciser : La date, le lieu et surtout, prêtre ou pasteur. Ce point avait dû faire l’objet de débats. Pourtant, la conclusion en fut rapide. Mary-Ann de retour à la mi-octobre, on décidait que les noces seraient célébrées le 6 janvier, mais j’anticipe. C’est à cause de mes textes indiscrets. Je savais trop de choses que je ne devais pas savoir. Ni au moment repas que j’avais manqué chez TKN, ni la semaine suivante, avant que Mary-Ann ne reparte, nous ne savions quels étaient leurs projets. Louise et moi allions reconduire la belle Australienne à son avion, nouvelle expédition pour Lyon-Satolas, dans la voiture on a appris en confidence ce que je savais déjà que le mariage était pour bientôt.
Je hais les aéroports. Je hais les départs. La file d'enregistrement qui n'avance pas, la crainte de rater l’avion, les gens qui s'agitent, les gens qui attendent. Mary_Ann, elle, est très à l'aise, elle multiplie les petites attentions en direction de Nicolas, minauderies, gestes tendres, elle le rassure. Bientôt, le mariage, elle nous mime l’entrée dans l’église, elle entonne la marche nuptiale. Mendelssohn. Le songe d’une nuit d’été, allegro vivace. Nicolas ne sait plus s’il doit rire ou pleurer. Puis soudain Mary-Ann se souvient qu’il faut qu’elle achète une babiole pour les enfants de Tom. On se rue vers le coin des boutiques et on ne trouve rien.
Finalement, on arrive au contrôle des passeports, la limite fatidique, la grande étreinte. Nicolas a la larme à l’œil. Louise et moi ne sommes pas trop vaillants. Le policier attend placidement que l'on se décide. Ça y est, elle est partie. Louise console Nicolas, elle essaye de le calmer « ce n'est qu'une question de deux mois, à peine plus, ensuite, vous serez réunis pour le reste de la vie ». Je propose à Nicolas de boire un truc fort. Il refuse. Pas d’alcool. Il sèche ses larmes et on repart pour Grenoble.
3 commentaires
C'est quoi déjà la maladie de Nicolas ?
Le temps des adieux... Moments douloureux.
Il a un problème de coeur.
Son coeur bat la chamade.
Il a tendance à s'emballer.
IR -10-
"Une tachycardie incontrôlable, qui se déclenchait sans prévenir. Un pouls à cent quarante et plus, pendant des heures. Puis, parfois, capricieux, sans plus de raisons que celles qui l’avaient fait s’emballer, son cœur cessait sa chamade. Retour à soixante pulsations. S’il ne s’arrêtait pas, il fallait recourir aux électrochocs… stopper la chevauchée. Violent."
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