Internet Romance -13-
05/08/2005
Tom, le gros souci de Nicolas. Le très cher Tom... Mary-Ann et Tom… Nicolas n’en parlait que par allusion. Pour Nico, c’était zone sensible, terrain miné. Il s’appelait de son vrai nom Gian-Luigi. C’est presque tout ce que j’en ai su par Nicolas C’est peut-être pour ça que je me suis laissé aller à l’indiscrétion. Non, je ne veux pas chercher d’excuses, je n’ai aucune excuse, à peine celle du hasard et encore… La curiosité ? La curiosité n’est pas une excuse. J’ai honte, tout simplement.
J’ai toujours refusé d’avoir des privilèges sur les ordinateurs et sur le réseau. Bien que responsable, je veux rester un utilisateur lambda : Ni droits, ni devoirs. J’aurais dû me tenir fermement à ce sain principe. A l’époque, j’ai dû faire une exception pour un problème bien trop long à expliquer ici. La première fois que j’ai accédé au mail de Nicolas, ce fut, je le jure, par le plus grand des hasards. Le fait que je sois tombé sur un message de Mary-Ann a, bien sûr, aiguisé ma curiosité. Je n’ai pas pu m’empêcher de lire le premier, puis, j’en ai lu un autre, puis une réponse de Nico. Voilà comment de fichier en fichier, je suis devenu un voyeur.
De mes farfouilles, il en ressortait que : fin juin ils échangeaient des banalités musicales, en août ils frisaient les déclarations d'amours éternelles. Tout cela concordait bien avec le récit de Nicolas Même son rapport avec l’alcool.
De : YSATIS::nicolas.larue
A : mary-ann.nelson
« (…) Je bois un peu trop. Depuis l’an dernier, je me suis mis à boire un ou deux whiskys le soir, seul. Quand je rentre du travail, je me sers une rasade. Parfois cela vient après les deux ou trois bières bues avec les collègues au Trianon, le bar populaire dont je t’ai parlé. »
From: maryann.nelson
Cher Nico
« Tu dois faire attention à toi. L’alcool est un real poison… C’est crime contre la vie que Dieu a donné à nous. »
De : YSATIS::nicolas.larue
A : mary-ann.nelson
« (…)Je suis content de ma décision pour l’alcool. C’est fini. Terminé, depuis dimanche soir, le 2 août à deux heures trente précises, quand je t’ai téléphoné. J’ai suivi ta recette à la lettre. J’ai pris une bouteille pas encore entamée (pas ouverte, c’était du Pastis). J’ai fait une petite prière… Depuis, je n’en ai plus touché une goutte. Les copains se moquent gentiment de moi. Je ne m’en soucie pas. Je t’aime de plus en plus… » Nicolas
C’était vrai. Il avait cessé. Au Trianon, depuis ce jour, Nicolas ne commandait que du thé et du coca. J’ai d’autant plus honte de mon espionnage qu’il me racontait tout, sauf pour Tom. Plus tard, il se laisserait aller à affirmer que la liaison de Tom et Mary-Ann était quantité négligeable, il disait « quantité epsilon. » Il ajoutait : « C’est un accouplement contre nature. Ce mec, c’est un latin, un sportif, une bête inculte un rustique. Tu l’imagines ? Avec ma belle musicienne, cultivée, sensible, spirituelle, religieuse. Tu comprends ça ? Non, ce n’est pas possible ! »
1 commentaire
Les amours n'ont d'autres couleurs que les leurs...En tout cas moi, qui m'approche de l'alcoolisme éfréné, j'ai du mal à me dire qu'une femme pourrait me faire cesser ce vice... J'ai du rater un épisode dans ma vie...Mais je garde espoir... Et c'est un peu grace à toi...Chaque soir, deux minutes d'air frais...Merci Joël...A demain...J'espère qu'il ne va pas déprimer du coup...Enfin, nous verrons bien...
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