Internet Romance -12-
04/08/2005
Il parlait de lui un petit peu et sans cesse il revenait sur elle… Il menait une double vie, moitié au méridien de Paris, moitié à l'horloge du Pacifique. Quand il arrivait au bureau, la journée de travail à Sydney était terminée, vers midi, là-bas le dîner était mangé depuis belle lurette, vers cinq heures, minuit sonnait aux antipodes et quand minuit sonnait chez nous, Mary-Ann avait déjà entamé sa journée de travail.
- Quelle chance incroyable j’ai eu de tomber sur une musicienne comme elle ! Elle parle si bien de Beethoven… Elle me raconte Chopin… Elle explique l'apparente simplicité de Mozart. J’aime. J’adore. Tu te rends compte, Mozart. La simplicité de Mozart… avec son accent et ses commentaires si savoureux !
Savoureux, oui, je confirme en relisant mes archives de French. Voici trois courts extraits, en respectant l’orthographe originale de Mary-Ann :
Nicolas et moi avons agrée tout les deux de pratiquer en parallèle la Toccata et la Fugue de Bach, BMV565, j'ai la toccata assez bien mais la fugue m'évite complètement pour l'instant.
(…)
A part Debussy, qui sera mon prochain compositeur si je conquéris (sic) Chopin, je ne suis pas très anamorée de personne au XXieme siècle. J'avoue ne pas tellement (aimer ?) Malher, c'est la musique pour se couper la gorge avec.
(…)
Je viens de découvrir GOREÇKI, sa symphonie des chants douloureux. Je ne savais pas qu'il est toujours avec nous. Si triste, si obsédant, c'est de la musique vraiment belle, je vais m'acheter la CD."
Toujours au Trianon, nous parlions des french-noteurs. Dieter de Munich qui ne ratait pas une fête ou un anniversaire. Dieter qui, avec une histoire minuscule, savait créer de long suspens qui irritaient Antoine. Antoine, l’écologiste de service, qui vivait à Sophia Antipolis, près de Nice et qui recyclait tout, un maniaque. Les compères québécois : Josselin et Jean-Jacques, des indépendantistes convaincus qui cultivaient un humour américain. Patrick de Bruxelles, le pacifiste qui prévoyait la guerre en Bosnie, en Croatie. Julia la chanteuse de Boston. Toinette la prolifique, réponse à tout, féministe, expansive, amusante. Nicolas avait tout lu des échanges enflammés du passé. Échanges dans lesquels, il était question de l’avenir de TKN, de l’Europe, des hommes et des femmes…
Fâchés pour un mot trop haut, certains french-noteurs avaient quitté la scène avec perte et fracas, détruisant leurs propres contributions. Le champ de bataille était jonché de cadavres. Il fallait patience et imagination à l’historien curieux pour refaire la bataille. Les fâchés belliqueux étaient-ils restés en coulisse ? Combien y avait-il de lecteurs sournoisement planqués, qui jamais n’écrivaient une ligne ? Impossible de le savoir. Nous ne pouvions que supputer.
Mary-Ann, l’extravertie, ne cachait pas son jeu. Elle annonçait la couleur : en avril, avant même que l’idylle avec Nicolas ne se noue, on a tout su d’elle :
De ma part, je n'ai pas encore ma propre famille, mais j'en ai une pour pratiquer sur. C'est celle de mon très cher ami Tom. Divorcé depuis trois années. La femme de Tom est partie pour deux semaines, sans lui avertir. Donc samedi et dimanche je me suis occupé de les trois enfants, c'est difficile..."
2 commentaires
Une question qui me tient à coeur : ils travaillaient quand chez TKN ?
J'ai préposté qq épisodes.
Il se peut que je réagisse peu aux commentaires la semaine prochaine.
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